mardi 16 mars 2010

L’hiver en Finlande : la vie dans un « summer cottage »

Nous avons été accueillis en Finlande par Jussi et ArjaMaija. Leur devise est « Finland funland, no sleep until September », mais nous avions choisi d’y aller en hiver… Bon, juste avant l’équinoxe, la longueur des jours ne posait plus problème. Mais la neige était bien présente, ainsi que le froid : nous avons eu une nuit à -24 °…




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La Finlande est un pays de lacs : 188 000 d’après l’office de tourisme, plus quelques milliers de km de côtes… Alors une résidence secondaire ne s’envisage qu’au bord de l’eau ! Celle de nos amis est située à 350 km au Nord de Helsinki, soit à 60 km au Nord de Jyväskylä, sur le lac de Sumiainen dans une région considérée comme le centre du pays. Le paysage consiste de lacs et de forêts, et bien sûr en mars, tout est blanc.
Pour nous, il est étonnant de constater que l’on peut mener une activité « normale », se déplacer, aller travailler, vivre, quand nous avons tendance à nous recroqueviller à la moindre chute de neige, en attendant que cela passe… Rouler sur la neige ne pose aucune difficulté, même sans pneus cloutés, dont l’usage est très réglementé.
L’indépendance de la Finlande est encore récente, et les villes que nous avons visitées nous ont parues toute neuves. La construction des maisons de vacances au bord des lacs est aussi très organisée, le plan d’occupation des sols y veille. L’accès de tout un chacun à l’eau est préservé, de même que la nature.
Jussi et ArjaMaija ont choisi de vivre au plus près de la nature dans leur résidence. Il y a de la place, et ils disposent d’un chalet principal qu’ils ont conçu et bâti eux-mêmes il y a 40 ans dans lequel l’électricité a été admise mais pas l’eau courante. Pas de salle de bain, mais un sauna rend le même service comme partout en Finlande. Un petit chalet permet d’accueillir des amis, un autre abrite les WC (toilettes sèches, à la température extérieure ambiante...) et une partie de la réserve de bois, un autre le sauna qui donne directement sur le lac (mais n’est utilisable que l’été), et le dernier, la vedette est le « smoke sauna », construit par Yussi il y a 3 ans avec le bois coupé sur sa parcelle. Il y a aussi plusieurs foyers extérieurs (pour la cuisine d’extérieur ou pour chauffer l’eau du « smoke sauna »), et des lampes à bougies réparties sur la propriété. Et à cette époque, de l'année des sentiers sont dégagés dans la neige pour aller d’un chalet à l’autre ou rejoindre le lac : l’épaisseur moyenne de la neige est bien de 50 cm.
Pour l’eau, c’est facile, « il n’y a qu’à » aller puiser au lac, elle est très pure.
Les activités ?
Le repas et les « rafraichissements » sont des moments intenses. La viande de renne se cuisine longuement, mais le résultat est au rendez-vous. Il est possible de fumer soi-même son poisson : rien à voir avec ce que nous pouvons acheter chez nous ! On peut aussi faire frire des petits poissons (entre éperlans et sardines de chez nous) sur le foyer extérieur, mangés avec les doigts, c’est succulent !
On peut même aller pique-niquer dans la forêt. Il faut alors emmener son bois (sur une luge par exemple), et en particulier des morceaux d’écorce de bouleau pour allumer le feu (car l’incinération du papier pollue), des saucisses et de la pâte à crêpes. A déguster assis sur des peaux de rennes, Mmmmm !
Et bien sûr, le sauna intérieur chauffé en permanence, occupe une bonne partie du temps.
Pour ma part j’ai même préféré le « smoke sauna ». Il s’agit de reproduire une tradition : des pierres spécifiques et en grande quantité (250 kg) sont chauffées « à blanc » ou plutôt au rouge. Il faut donc un foyer intense pendant quelques heures, dans un chalet non équipé de cheminée. La fumée qui se dégage remplit la moitié supérieure de la pièce. Lorsque que la température adéquate des pierres est atteinte, on éteint le foyer, on ouvre la porte en grand, et on jette de l’eau sur les pierres : la fumée est brutalement expulsée. On referme et on laisse reposer deux heures. On dispose alors d’un foyer de chaleur pour une douzaine d’heures, d’une grande douceur et sans bruit. La fumée a laissé une légère odeur, bien agréable… il suffit de penser à ne pas s’adosser au mur, quelque peu noir ! En hiver, la séance de déshabillage se fait comme en été : dehors. L’eau chaude est produite à l’extérieur avec un feu sous une grande marmite, et pour le froid il y a le choix entre aller piquer une tête dans le lac (nous n’en avons pas eu le courage) ou se frotter avec de la neige : ça maaaarche !
Il y a possibilité de pêcher sur le lac, à condition d’avoir prévu dès les premières glaces l’installation d’un filet. L’exercice n’a pas été très simple lors de notre visite : une couche d’eau de 40 cm de profondeur s’était formée entre la glace et la neige qui recouvrent le lac. Bottes obligatoires ! Mais nous avons été récompensés : un superbe brochet, une perche et un troisième poisson dont nous n’avons reconnu le nom…
Et puis, il est indispensable de respecter les traditions locales : en mars, on fête l’anniversaire de l’armée de l’air finlandaise, avec la montée des couleurs.
Et un soir nos hôtes nous ont offert un feu de joie : traditionnel, lui aussi, il s’agit d’un morceau de tronc coupé partiellement en quatre, et que l’on fait brûler par l’intérieur. De nuit, par -15°, avec un chocolat à la vodka, c’est un vrai plaisir !

lundi 15 mars 2010

L’hiver en Suède et en Finlande : la mer, les lacs

Notre visite à PikouRous a aussi été l’occasion d’un séjour à Stockholm et en Finlande. Nous voulions constater ce qu’était un hiver nordique : nous avons été exaucés ! Comme en France, l’hiver 2009-2010 a été le plus froid depuis « plusieurs » années. Les températures sont restées continuellement négatives pendant près de 3 mois, et la neige est tombée avec une grande abondance. La mémoire humaine étant courte, la Suède s’est même aperçue que ses jeunes ne savaient pas conduire sur la neige, que les brise-glaces étaient fort utiles, et ne devaient pas être prêtés pendant l’hiver…




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Nous nous sommes donc posés à Stockholm dans un univers tout en blanc, un peu comme à la montagne, mais sans la montagne ! Vous trouverez ci-dessous la maison de Göran et Birgitta dans sa version hivernale.
Nous avons rapidement constaté l’intérêt de sortir le bateau de l’eau pour l’hiver : les photos parleront mieux que nous.
La mer baltique est peu salée et ne subit pas de marée ni donc de courant, et gèle. Les brise-glace créent des couloirs de navigation pour les bateaux. Le trafic permet en principe d’entretenir ces couloirs. Certains passages dans les archipels qui nous paraissaient étroits cet été permettent alors à peine à deux ferries de se croiser : le nôtre est passé à moins de 50 mètres d’un autre navire. Le départ est étonnant : le ferry semble emprisonné dans la banquise, et même posé sur la glace. Mais il s’en extrait ! Le chenal qui doit être recréé implique de pousser ou briser la glace, créant un bruit incessant qui imprègne l’ensemble du bateau. La navigation de nuit ajoute une impression d’irréalité, croisement des phares de bateaux qui découvrent les balises prises dans la glace et le contour des îles toutes proches dans les archipels : une expérience différente !
Nous nous sommes donc rendus en Finlande en ferry : l’aller, bien qu’impressionnant s’est déroulé comme prévu. Un premier ferry « local » nous a amenés de Grisslehamn à Eckerö dans l’archipel de Åland ; un deuxième ferry, Isabella de la compagnie Viking Line nous a amenés de Mariehamn (à une demi-heure de voiture d’Eckerö) à Turku en Finlande... pour un prix qui nous a semblé plus que raisonnable : environ 180 € aller-retour pour une voiture, 4 personnes, 2 chiens et avec une cabine !
Le retour a dû être adapté : le froid et le vent ont compacté la couche de glace, et deux jours après notre voyage aller, le bateau sister-ship d’Isabella, Amorella était poussé contre un bateau de ligne plus petit. Pendant la même nuit, une quarantaine de bateau étaient bloqués par les glaces, dont une quinzaine de ferries avec passagers… Tout s’est bien terminé, mais le trafic a été perturbé pour plusieurs jours, et nous avons dû rentrer via Stockholm et non Grisslehamn...

dimanche 14 mars 2010

Des nouvelles hivernales de PikouRous !

Notre bateau a été préparé par le chantier pour passer l’hiver sous la neige et dans le froid : après un «hivernage» qui comprend en particulier le vidage minutieux de toute trace de liquide, une armature alu a été fixée sur les chandeliers et les cadres du bateau et recouverte d’une bâche plastique.
Le bateau est entré en chantier pour notre arrivée, le 10 mars : la neige est tombée en telle quantité cette année qu’il a fallu une journée de travail au chantier pour faire une place sur le terre-plein du port pour le bateau qui laissait sa place dans le hangar et dégager PikouRous !
A notre arrivée il n’était pas encore correctement positionné à son poste de travail, mais les travaux étaient lancés.
Nous n’avons pu résister à une reprise de contact : apparemment, ni le froid ni la neige n’ont causé de dégât, et notre bateau semble aussi en forme que lors de notre départ en septembre. Les observations du chantier sont aussi encourageantes : avec un peu de chance, il ne sera pas nécessaire de séparer les quilles de la coque, ni de démonter complètement la cuisine… Il semble que la solidité du bateau permette de réduire l’importance des travaux : le début de la semaine prochaine sera décisif dans ce domaine !
Nous avons annoncé au chantier notre retour pour la fin avril : PikouRous devrait pouvoir naviguer dès le début mai, après une remise en forme qui prendra sans doute une bonne semaine !