jeudi 30 juillet 2009

L’Uppland, la région au Nord de Stockholm

5 jours sur la terre ferme !
Et nous avons profité de l’hospitalité de Göran et de Birgitta : Birgitta est une excellente cuisinière, Göran connaît parfaitement sa région, et leur maison est équipée d’une salle de bain (une vraie), d’une machine à laver le linge, et dispose d’une connexion Internet : le rêve, quoi !
Ils habitent à Herräng, environ 100 km au Nord de Stockholm, dans la région de l’Uppland, une des trois régions entourant la capitale qui constituent le berceau de la Suède.
Le port d’attache de leur bateau est Hallstavik, géré par un club de voile : c’est là que PikouRous a passé 5 jours et 5 nuits d’une grande tranquillité et repris son souffle !Nous avons donc pu visiter le site d’Uppsala, qui dispose de tumulus datant des 5° et 6° siècles avant JC : certains évoquent les tombes de rois anciens… Cet endroit est aussi renommé comme un lieu de culte des dieux scandinaves à l’époque des Vikings (500 ans plus tard), avec sacrifices humains…La ville d’Uppsala a dû être déplacée au Moyen Age car l’élévation continue du sol rendait l’accès à son port impossible. La nouvelle ville est le siège de la cathédrale nationale et de l’Episcopat de l’Eglise (protestante) de Suède. Ceci nous a permis d’apprendre que l’Eglise et l’Etat suédois s’étaient tout récemment séparés : en 2000.
Nous avons aussi visité plusieurs anciennes forges. En fait, le développement de la Suède s’est appuyé sur ce secteur. Des spécialistes wallons, renommés pour leur savoir-faire dans ce domaine ont été invités à s’établir en Suède au début du XVII° siècle. Ils ont introduit de nouvelles techniques de production, si bien que l’acier suédois a acquis une renommée de haute qualité dans tout l’Europe. Ces sites se sont peu à peu éteints entre la fin du XIX° et le milieu du XX° siècle. Il reste aujourd’hui de magnifiques villages, constitués en général du château du propriétaire, des maisons des ouvriers et des contre-maîtres, d’une église, d’une ferme et d’un musée. A Forsmark Bruk, le château dispose aussi d’un jardin anglais, très en vogue au XVIII°, magnifique, avec un étang et des… moustiques, mais beaucoup de moustiques (et même, beaucoup trop de moustiques) ! Nous avons été massivement attaqués, avions négligé de nous munir de notre flacon de répulsif, et avons fini par fuir !Sur la route, nous avons enfin pu admirer des pierres runiques dans leur emplacement d’origine. Les runes constituent un alphabet et sont utilisées pour marquer les hauts faits d’une personne après sa mort, à l’époque viking. Le « texte » se lit en suivant le serpent de sa tête vers sa queue.
Nous avons bien sûr visité les ports locaux : Grisselhamn à l’Est qui dispose d’un terminal de ferries vers l’île de Ål and (voir article à paraître), Östhammar dont l’accès s’est peu à peu comblé suite à l’élévation du sol (j’ai déjà dû vous en parler, non ?) et Öregrund qui a accueilli les pêcheurs qui ont dû se déplacer en 1491. Ce ne sont certes plus de hauts lieux de pêche, mais l’ambiance est toujours là, les villes ou villages gais et animés, les restaurants de poissons bons et pas trop chers !Et comme à chaque escale, nous avons entretenu le bateau. Cette fois-ci, c’est le radar qui a occupé Daniel. Il a refait une partie du câblage, et Ô ! Miracle ! Celui-ci fonctionne mieux que jamais. Un examen du câble remplacé a fait apparaître un poinçon qui a dû couper un des fils du toron : une vis du vaigrage se serait égarée ???
Le bateau est en forme, le temps plutôt agréable : il serait temps de repartir…

lundi 20 juillet 2009

Sauna et camping sauvage

Jeudi 16 juillet, il était temps de repartir : la ville est superbe (ce doit d’ailleurs être un avis partagé par les Français, car ils y sont très nombreux), mais la chaleur, le bruit, l’activité générale commençaient à nous peser, et l’archipel nous appelait !
Göran est remonté à bord pour trois jours de navigation vers le Nord et son port d’attache : Hallstavik. Il avait aussi pris la peine de se renseigner sur les chantiers navals de bonne réputation, et capables de réparer PikouRous cet hiver. Nous avons donc fait un petit détour pour rencontrer à Svinninge le responsable d’un chantier : il nous a fait une excellente impression, a regardé le bateau sous toutes ses coutures, et s’est déclaré intéressé par la réparation. Pikou Rous devait donc rejoindre ce chantier aux alentours du 10 septembre pour y être réparé et pour hiverner (la mer gèle ici et les bateaux sont sortis de l’eau à la fin septembre) Nous attendons une estimation pour notre assureur…
Et nous avons terminé notre première journée sur l’île d’Ekholmen. Les Suédois sont sans doute le peuple qui dispose du nombre le plus important de bateaux rapporté à la population totale. Les ports sont privés, et appartiennent soit à des particuliers soit à des associations nautiques. Ces associations peuvent être très importantes (la plus grande compte 44000 membres) ou plus modestes. Les infrastructures varient dans les mêmes proportions. Göran est membre de plusieurs associations, dont la Viking Sailing Society. Cette dernière est basée dans la toute proche banlieue de Stockholm, mais possède aussi une île plus loin dans l’archipel (acquise en 1929 !), Ekholmen : un petit paradis.
Et dans ce paradis, il y a un sauna traditionnel : four à bois, dans une petite maison avec de grandes baies donnant directement sur la Baltique.
Dans ces conditions, le sauna est une activité à part entière, et demande d’y consacrer un peu de temps. Daniel et Göran ont commencé par scier et couper du bois (pendant que je prenais quelques photos : à chacun sa tâche !).
Ensuite, il a fallu faire en sorte que le feu prenne : pas évident ! Puis l’entretenir, et attendre que la température monte. Puis aller chercher de l’eau de pluie pour arroser les pierres de lave et produire la vapeur nécessaire, et de la bière ou de l’eau gazeuse pour apaiser la soif des participants. Une petite douche, et on s’installe dans le sauna une première fois. En famille ou entre amis, le sauna rassemble les deux sexes et le maillot de bain n’est pas prévu… Une petite demi-heure (ou moins pour certains) et la chaleur devient désagréable : il est temps d’aller plonger dans la mer baltique ! et de recommencer le processus : sauna, bain.
Pour nous, deux tours furent suffisants pour nous assommer (c’est un effet secondaire). Un quart d’heure de repos devant le sauna pour laisser le corps reprendre sa température habituelle, et nous nous sommes traînés jusqu’au bateau pour dîner. La nuit fut excellente !
Vendredi matin, nous avons pris notre temps : visite de l’île, baignade avant de nous faufiler dans l’archipel vers l’île de Vätö. Amarrage à la suédoise (avec un spécialiste local, c’est plus simple) et visite d’une ancienne carrière de granit : surprenant !
Et samedi, une longue navigation nous a amené à Hallstavik, le port d’attache de Göran. Nous avons dû faire un détour par les « open waters » car le canal qui permet de couper au plus court est traversé par un câble électrique de forte puissance à 17 de hauteur. 17 m, c’est la hauteur du sommet de nos antennes au-dessus du mât : nous ne tenions pas à produire un arc électrique entre PikouRous et le câble et griller toute notre électronique… Mais la navigation, en grande partie sous spi, sur une mer calme et sous le soleil a été d’une grande douceur et vraiment agréable.
Voilà, nous avons atteint le point le plus Nord auquel nous souhaitions aller. Il nous reste bien sûr à mieux profiter de l’archipel de Stockholm, et à faire un saut en Finlande. Mais nous sommes allés au bout de notre projet : nous ressentons à la fois de la satisfaction et une certaine nostalgie…
Le mauvais temps est annoncé pour quelques jours : pas grave ! Nous sommes dans un port très abrité et Göran nous fera visiter la région… en voiture pour changer !

dimanche 19 juillet 2009

Stockholm

Nous avons préparé notre voyage vers Stockholm depuis plusieurs années… et nous y sommes ! Et comme décrire une capitale en quelques lignes n’est pas envisageable, nous ne partagerons avec vous que les images qui nous ont le plus marqués…
Côté navigation, avoir la possibilité de s’amarrer en plein centre ville doit être considéré comme un honneur… qui se mérite. Le port le mieux placé de la ville qui accueille des navigateurs de passage est le Vasahamnen, à 100 m du galion Vasa que nous évoquerons plus loin. Mais il est complet dès midi, surtout pour un bateau de notre taille (pas la longueur, mais la largeur…). Il faut donc organiser une étape la veille, pas trop loin du centre ville de façon à y arriver dans la matinée. Pour nous, ce fut un port naturel à Erikstorpsviken [excellent exercice de prononciation], au Nord de Dalarö, une « grande banlieue » chic de Stockholm.Pour continuer notre apprentissage de la navigation à la suédoise, nous avons ajouté à l’amarrage face à un rocher la cuisson de nos saucisses au barbecue (des barbecues à usage unique sont en vente pour 3 Euro), sur le rocher en question. Résultat discutable : lors de la descente des saucisses sur le rocher, nous en avons égaré une dans la mer, et lorsqu’elles étaient cuites, nous en avons fait tomber une sur le rocher… A perfectionner !
Le lendemain matin, c’est à 7h00 que nous avons levé l’ancre, ce qui nous a permis de trouver une place à notre taille, dans Vasahamnen. L’arrivée sur Stockholm est un vrai régal… voici quelques photos.
Il faut d’abord suivre un « fairway », un cheminement entre les îles et les hauts-fonds, quelques fois larges, mais quelques fois très étroits, voire très peu profonds : forte impression garantie !
Et dans la capitale, bâtie à l’endroit où le lac Mälaren se jette dans la mer Baltique sur 14 îles et îlots, l’eau est omniprésente.
A l’Est de Stockholm, l’archipel s’étend bien sur 40 km, et sur le lac Mälaren il y a de très nombreuses îles ! En plus des moyens de transport communs à toutes les villes modernes, Stockholm dispose donc d’une flotte de ferries impressionnante : des petits pour aller d’une île à l’île voisine, des plus gros pour visiter l’archipel ou atteindre une île plus lointaine, et de plus gros pour aller en Finlande ou ailleurs. Dans la ville et sa banlieue, il y a aussi d’innombrables ports pour les bateaux de plaisance, des petits et des gros, des voiliers, des barques, des bateaux à moteur…La ville est complètement tournée vers l’eau, de magnifiques villas la bordent, et au centre de superbes bâtiments.
Alors, arriver par la mer à Stockholm est une expérience !
Bon, les services offerts par le port ne sont pas tout-à-fait à la hauteur : 6 WC pour plusieurs centaines de plaisanciers de passage, cela crée quelques embouteillages. Et la mise à disposition de seulement 3 machines à laver implique de réserver un créneau trois jours à l’avance ! Pour des plaisanciers qui changent de port quotidiennement, ce n’est franchement pas adapté !
Mais nous sommes restés quatre jours, et j’ai donc pu faire ma lessive !
Nous avons commencé notre visite de la ville par le musée Vasa (c’était la 3° fois pour moi, mais j’ai été aussi émerveillée que les deux premières fois) : le roi suédois Gustave Vasa avait consacré 5% du budget annuel suédois à la construction de plus grand galion jamais construit pour aller guerroyer contre les Polonais (en 1628, les choses s’étaient calmées avec les Danois, mais Gustave avait une grande volonté d’expansion). Les architectes navals de ce temps-là ne disposaient pas de l’expérience nécessaire et la volonté du Roi était d’impressionner. Le centre de gravité du bateau était beaucoup trop haut et le bateau instable. A peine 25 minutes après son lancement, il coulait ! Echec monumental au XVII° siècle, mais repêché en 1961, en excellent état, il s’est transformé en un immense succès du XX° siècle !
Nous avons poursuivi la visite à Skansen, un musée en plein air où 150 habitations typiques de toute la Suède ont été transportées depuis leur lieu d’origine au début du XX° siècle. On peut aussi y voir des animaux locaux, et en particuliers des élans que Daniel attendait de voir depuis plusieurs années ! Il y avait même deux jeunes…
Nous avons participé à une visite guidée de la vieille ville, dans un anglais très articulé et tout à fait compréhensible par un Français : vraiment enrichissant.
Nous nous sommes aussi promenés sur plusieurs des îles, tout en nous ravitaillant et en recherchant le matériel nécessaire pour le bateau. Nous avons même trouvé du fromage français (Epoisses, Brillat Savarin, Beaufort) dans le plus grand magasin de la ville : Nordik Company.
Et puis, nous sommes allés avec Göran et son épouse sur l’île de Birka, à une heure et demi du centre ville par ferry, sur le lac Mälaren. Cette île a abrité la première ville suédoise, en fait viking entre 800 et 1000 avant JC. Elle a soudainement disparue, et Stockholm a été fondé.
Nous avons aussi la visite d’un technicien de Furuno pour le remise en état de notre radar : après plusieurs tests (jusqu’à 21 h…), il est apparu qu’aucun des éléments électroniques n’étaient en cause, mais que le problème venait du câble reliant les éléments entre eux : écrans à l’intérieur du bateau, antenne à mi-hauteur du mât. Un nouveau câble nous sera envoyé, Daniel s’étant proposé pour réaliser la mise en place.

lundi 13 juillet 2009

Vive Météo France !

Oxelösund est une petite ville (11000 habitants), très vivante et qui met en valeur son histoire et son environnement, dont la réserve naturelle de Femöre que nous avons parcourue en vélo. Cette réserve a aussi la particularité de présenter un réseau de défense utilisé par l’armée suédoise jusqu’à la chute du mur de Berlin : surveillance des approches de l’archipel par la mer, canons, galeries… Près d’un vieux phare, d’anciennes petites maisons (apparemment très bien rénovées et aménagées), avec vue imprenable sur la mer sont à louer : compte tenu qu’Oxelösund est près de l’aéroport Sud de Stockholm (Skavsta), ce peut être un lieu de résidence intéressant pour qui aime le grand large depuis la terre et la tranquillité ! Et puis les fraises de bois et les myrtilles arrivent à maturité : je me régale, même si je me souviens des recommandations qui voudraient que nous ne mangions pas de fruits que les renards auraient pu contaminer. D’ailleurs sur les îles, je considère qu’il n’y a pas de renard (quelques martres, mais je pars du principe qu’elles ne transmettent pas de maladie, et ne souhaite pas de précision de la part du véto de la famille…).
La flore ici correspond à peu près à ce que l'on trouve dans les Vosges mais à 1000 mètres d'altitude.Oxelösund a conservé sa vieille ville, maintenant excentrée, avec un port charmant qui ressemble à un dédale de passerelles en bois.
Elle est aussi le lieu d’implantation de la plus grosse usine de production d’acier des pays scandinaves, et nous y avons vu de magnifiques montagnes de charbon et de minerai de fer.Le port qui nous a offert un chantier que nous avons apprécié, ne disposait pas d’accès Internet : nous avons dû déménager pour rester en contact avec vous (et écouter France Inter) ! Mais seulement à 1 mille… Un saut de puces que nous avons effectué entre deux averses, et qui nous a incités à prendre notre temps…
Le port d'Oxelösum est à conseiller : accueil, french flag, WIFI, petit train pour faire les courses...
Un excellent resto de poisson, un petit train qui nous emmène faire les courses en centre ville, un concert sur le port le dernier soir (un peu « humide ») : que demander de plus ?
Vendredi 10 juillet, nous nous sommes décidés : le Météo France local ou SMHI nous promettait un vent favorable (Sud-Ouest), d’une intensité variant entre 6 et 11 mètres par seconde (c’est l’unité de mesure en Suède : je laisse Marie-Pierre demander à ses élèves un taux de conversion plus exact en nœuds ou en force Beaufort ; pour ce qui nous concerne, nous multiplions par deux les chiffres annoncés), soit un maximum de 22 nœuds. 22 nœuds, même avec un bateau en rodage après sa réparation provisoire, nous savons faire ! Nous prenons cependant un ris dans la grand’voile, et préparons la trinquette…
Et dès la sortie du port, nous prenons une grande claque. Compte tenu de l’orientation du chenal de sortie, nous pensons qu’en nous éloignant de la terre, nous trouverons les conditions
Annoncées par le SMHI. Que nenni ! Nous devons rapidement prendre un deuxième ris, et lorsque nous serons complètement vent arrière, nous abattrons carrément la grand’voile : les vagues sont si importantes que nous risquons à chaque instant un « empannage chinois », c’est-à-dire un virement incontrôlé qui implique que la baume change violemment de côté en balayant tout ce qui se trouve sur son chemin (nos têtes par exemple) et en exerçant des efforts sévères sur le gréement. De toute façon, la grand’voile est inutile : nous naviguons entre 6 et 7,5 nœuds avec notre seule trinquette…Merci le SMHI qui a fait une petite erreur de 100 %, puisque nous avons navigué avec un vent entre 20 et 35 nœuds bien établi, des rafales jusqu’à 42 nœuds, et des vagues de 4 m ! Certes, nous en avons profité pour bien avancer, dans des conditions qui sont restées confortables.
Et le bon côté des choses c’est que nous sommes maintenant rassurés sur la tenue du bateau par cette force de vent et de mer au portant ! Mais nous ne portons pas le SMHI dans notre cœur, et regrettons les prévisions de Météo France !
C’est donc un peu fatigués que nous sommes arrivés dans notre mouillage, à Rånö. Une petite baie très agréable, qui nous a permis d’accéder à un village d’Ernviken, où arrive un ferry en provenance de Nyköping (à 7 km de l’aéroport de Skavsta). Or, sur cette île, il est aussi possible de louer une petite maison. Quelques habitants permanents, une épicerie et un restaurant, la forêt, les baies (myrtilles…), et les vestiges de fours de soldats russes. Ça vous dit ?
Un petit mot d’explication pour les fours russes : la Suède a vécu sous la férule de quelques rois entreprenants, et certains avaient même des visées en matière d’expansion de la taille de celles de Napoléon… Gustave Adolphe (1611 – 1632), qui disposait de la Suède (certes, pas dans son entier d’aujourd’hui), de la Finlande et de l’Islande, rêvait par exemple d’une mer baltique toute suédoise. En plus des Danois, il s’attaquait donc aux Polonais, aux Russes…
Jusqu’en 1719, où les Russes, excédés, ont décidé de se débarrasser une fois pour toutes de la menace suédoise, en brûlant toute sa côte Est. Cette opération fut une grande réussite côté russe, et déstabilisa gravement la Suède.
Mais pour revenir à nos fours sur Rånö : une force russe importante s’était installée sur cette île pour cette opération, et les hommes avaient construit des fours en pierre pour cuire leur pain. On en retrouve des traces un peu partout sur la côte Est de la Suède.
Eh ! Bien, nous voilà à une quarantaine de miles de Stockholm : on y va ou pas ?
Malgré le big bang sur les cailloux, le bateau ne prend pas l'eau (ouf), et la quille ne semble pas bouger malgré une mer digne de la pointe du Raz...on va donc pouvoir continuer notre voyage en attendant de trouver un chantier en Suède pour les nécessaires réparations. Donc côté technique, bonne nouvelle. Le RM est très très très solide...c'est rassurant...très solide vraiment.

mercredi 8 juillet 2009

Gros bang… pincement de cœur et honte…

NB : Vous pouvez maintenant commenter votre lecture du blog plus simplement : nous avons levé les barrières que nous avions (involontairement) mises. Il vous suffit de cliquer sur «commentaire» en bas de l’article que vous souhaitez commenter.
Bon, cet article est plus difficile à écrire : nous avons pris l’habitude de partager nos bonheurs et nos angoisses avec vous, mais pas notre honte. Il y a un début à tout !
Alors voilà, Samedi 4 juillet en entrant dans le mouillage que nous avions choisi, Harstena, après une navigation attentive, mais super cool, nous avons «un peu trop» serré à droite (un bateau se présentait pour sortir du mouillage, et le passage à cet endroit était quelque peu étroit – j’espère que cette explication ne ressemble pas trop à un « c’est pas ma faute ! »).
Nous étions environ à 3 nœuds, tout contents d’arriver dans un endroit superbe, quand nous avons été violemment secoués, le bateau s’est arrêté net et à tourné sur une quille… rencontre avec un morceau de granit…Une fois mouillés, nous sommes allés au résultat : les cloisons internes de la cuisine étaient montées et redescendues de 1,5 cm, quelques gouttes d’eau perlaient sur les boulons de quille. A l’extérieur (plongée avec masque et tuba prêtés par un voisin suédois compatissant), rien d’apparent.Pas bon…
C’est pour cela que nous avons dimanche choisi la destination du port de pêche de Oxelösund : il dispose de deux entreprises de travaux sur bateaux, de bonne réputation. Navigation sans problème, tantôt à la voile et tantôt au moteur, car le vent, toujours par temps orageux était inconstant.
Nous avons trinqué devant la « bouée de l’Empereur » qui indique la sortie de l’archipel de Sankt Anna, et que la tradition veut que le marin qui sort indemne de l’archipel salue. Nous n’étions pas tout à fait indemnes, mais cela aurait pu être bien pire !Après une très mauvaise nuit, car nous avions trouvé d’autres cloisons internes abîmées, nous nous sommes présentés au chantier. Cause vacances, il ne disposait que de la moitié de sa ressource humaine : il a été décidé que le responsable sortirait le bateau de l’eau, nous conseillerait, et que Daniel effectuerait les travaux nécessaires.Ce qui fut dit, fut fait, dans une bonne ambiance, et avec un professionnel qui nous a inspiré toute confiance.
Bilan : La collision s’est produite en-dessous de la quille droite. La direction du choc a été verticale, de bas en haut.Les quilles sont tenues par une énorme pièce métallique insérée dans la coque lors de la construction. Sous le choc, la résine Epoxy qui le maintient s’est partiellement fendue (ce qui a permis aux cloisons intérieures de se soulever).
L’entrée d’eau, minime, est due au desserrement des boulons qui tiennent la quille.
Décision : sur les conseils du chantier, Daniel a appliqué une couche de Sikaflex (joint imperméable) à la jointure des quilles avec la coque et resserré les boulons de quilles : le bateau ne prend plus l’eau. Nous naviguerons cet été avec la pièce métallique principale partiellement décollée (3ème branche tribord), et des cloisons fendues : cela ne portera pas à conséquence. Mais cet hiver, le bateau nécessitera des travaux lourds. Non que la réparation elle-même soit difficile, mais elle impose de démonter une bonne partie des cloisons intérieures (le cuisine en particulier), et nécessitera de la main d’œuvre… ainsi que du temps pour permettre aux pièces à recoller de sécher, (et beaucoup de couronnes suédoises...)
Moral de l’équipage : rassuré quant à la poursuite de la navigation cet été. Triste, voire un peu malade d’avoir abîmé son beau bateau. Et préoccupé quant à la façon de mener les travaux : nous avions d’hiverner le bateau en Suède : les travaux pourront ils y être réalisés ? Comment l’assurance du bateau va-t-elle entrer en ligne de compte ?
Cela ne devrait pas nous empêcher de reprendre la mer pour un mouillage à 10 Nm à l’Ouest de Oxelösund !

dimanche 5 juillet 2009

Mouillages magnifiques, algues peu ragoutantes, orage et… pincement de cœur

Ben oui, nous avons un gros pincement de cœur… Mais pour ne pas ternir le souvenir de ce que nous avons vécu pendant ces trois premiers jours, nous passerons pour la rédaction de l’article d’aujourd’hui sur l’objet de notre pincement de cœur : il fera l’objet d’un article à lui tout seul…
Nous avons donc quitté la ville de Västervik jeudi 2 juillet, les pleins faits et tout contents de retrouver l’archipel ou les archipels : ils se nomment Gryt et Sankt-Anna archipelagos selon que les îles sont plus près de Västervik ou de Oxelösund. Mais la différence est faible, et le nom générique (récent) en serait « the blue coast ».
Trois journées sous le signe de l’orage : beaucoup de tonnerre, quelques éclairs et des pluies peu fréquentes les 2° et 3° jours, et incessantes aujourd’hui lundi 6 juillet à Oxelösund. Et donc avec des vents très capricieux : pratiquement rien la plupart du temps, sous de fortes chaleurs, puis des grains quelques fois violents. La navigation s’est faite tantôt au moteur, tantôt à la voile, et nous avons choisi des étapes courtes : le ronronnement du moteur n’est pas ce qui nous plaît le plus !
Nous en avons profité pour naviguer à l’intérieur de l’archipel, et mieux comprendre de quoi il s’agit : ces archipels ont au plus large une étendue de 20 Nm et s’étalent tout au long de la côte. Il est donc toujours possible de naviguer en dehors, en « open waters ». Mais des cheminements entre les îles, les îlots et les roches plus ou moins découverts ont été identifiés depuis la nuit des temps et en tout cas depuis le XIII° siècle pour naviguer le long de la côte, mais au sein de l’archipel et profiter ainsi d’une mer beaucoup plus calme. Ces cheminements sont aujourd’hui balisés, et moyennant le GPS et une bonne dose d’attention ne présentent pas de danger. Une grande partie des plaisanciers se concentrent dans ces couloirs, qui sont souvent identifiés aux autoroutes que les terriens empruntent. Jusqu’à présent, nous n’avions pas vraiment remarqué certes particularité, mais les vacances des Suédois commencent (en juillet, et pas en août comme en France), et nous avons constaté une fréquentation en nette augmentation.
Autre particularité : les algues microscopiques qui sont remontées du fond sous l’effet de la chaleur. La température est en effet anormalement élevée depuis le début de l’été (dixit les locaux, car nos n’avons rien a redire pour ce qui nous concerne). Nous avons navigué pendant 3 jours sur une mer plus souvent jaune que verte. Quelque fois en zébrures, et quelques fois en larges plaques, voire même à perte de vue. La plupart étaient inodores, mais une espèce spécifique (en plaques vertes sur le dessus et blanches sur le dessous) avait tendance à répandre une odeur particulièrement nauséabonde. Heureusement, nous avons pu éviter les mouillages dans lesquels nous les avons vues !
A Båtsviken, nous avons réussi notre deuxième mouillage « à la suédoise » : mouillage magnifique, sentier dans la forêt (avec cueillette de fraises des bois et de myrtilles – bien formées, avec du goût, mais encore assez sucrées), vue d’une hauteur sur l’archipel, baignade ; seuls avec le bruit des oiseaux !Le lendemain matin, nous avions un vent faible de secteur arrière : excellente occasion pour vérifier la réparation du spi : impeccable ! Mais nous n’avons pu en profiter que ¾ d’heure, avant que les signes avant coureurs d’un bel orage ne se montrent. Impressionnant : nous avons baissé les voiles et nous sommes réfugiés juste à temps dans une baie (c’est un des intérêts de la navigation dans un archipel : on peut presque s’arrêter quand on le veut, comme sur une autoroute !). Quel spectacle !
Nous sommes repartis après un bon déjeuner et une petite sieste, mais par pour longtemps : le long de notre « autoroute », nous avons aperçu une pancarte « Rökt Fisk » (poisson fumé), devant une maison, et au-dessus d’un embarcadère. Un bateau s’y amarrait, alors pourquoi pas nous ? Nous voilà à discuter avec un couple de très vieux Suédois, qui ne parlaient que suédois, et nettoyaient le local moteur de leur barque de pêche, dans son abri. Il est apparu qu’ils n’avaient pas encore de poisson fumé (la saison n’étant pas asse avancée), mais qu’ils avaient du poisson frais. J’ai été priée d’entrer dans l’abri du bateau, et un filin a permis de remonter une nasse pleine de Flapp fisk (c’est un poisson plat, peut-être du carrelet ?), donc dans l’eau ou était déversé le liquide noir retiré du local moteur… Deux carrelets ( ?) en ont été extraits, tués, étêtés et dépecés sans coup férir ! Et pour 25 couronnes suédoises (moins de 2,5 euros), liquide noir ou pas, nous nous sommes régalés !
Nous sommes arrivés en fin d’après-midi à Bokö - Hamnvik : un nom composé car cette île était séparée en deux il y a encore quelques siècles. En effet, la glace recouvrait la Suède jusqu’à il y a environ 18000 ans. La déglaciation a permis de réduire le poids imprimé au sol : le sol sélève depuis, jusqu’à un mètre par siècle selon la latitude. Il y a donc des ports qui ne voit plus l’eau depuis quelques siècles (cf. Aigues Mortes en France)…Une promenade nous a amené au village, autrefois habités par quelques familles d’agriculteurs – pêcheurs, mais qui tend à se peupler aujourd’hui de vacanciers. Village à l’ancienne : pas de rue (de toute façon, pas de véhicule hormis un tracteur), maisons disposées sur des rochers, apparemment sans rapport les unes avec les autres, mais le plus souvent en relation avec une cabane au bord de l’eau et un petit embarcadère attenant. Un village qui est déclaré en zone protégée, mais qui semble avoir du mal à mener une action cohérente dans cet objectif : un peu triste ?
Samedi, le vent était particulièrement faible, et la température élevée. Et ¾ heure après notre départ, voilà que nous apercevons un café, vendant aussi du poisson fumé et divers produits locaux, au bord de notre autoroute ? Cette fois, pas besoin d’incitation, nous nous sommes amarrés rapidement, pour profiter de l’aubaine ! Que c’était bon !L’étape étant courte, nous sommes arrivés un peu après 14h, et après un morceau de navigation hors « autoroute » pour rejoindre notre destination : l’île d’Harstena. C’est lors de notre entrée dans le mouillage du Nord-Est, que se placent les quelques secondes dont nous ne parlerons pas ici…
Le mouillage est très agréable, mais très renommé, et comme nous sommes samedi ou parce que c’est le début des vacances (ou les deux ?), plus peuplés que nos précédents mouillages. Un magnifique sentier nous conduit aussi à un ancien village d’agriculteurs – pêcheurs, mais beaucoup plus vivant et ouvert qu’à Bokö. Le port a été aménagé pour la plaisance, mais ne ressemble en rien à une marina (il offre cependant les services minimums attendus : WC et même électricité !), et s’il peut accueillir 20 bateaux, c’est le bout du monde. Il y a cependant un restaurant et un bar ! Et même oh ! Surprise, un boulanger qui vend des gâteaux faits maison, dont un au chocolat et… sans gluten ! Je n’ai pas hésité à en prendre deux parts !Voilà ! Qu’est-ce que c’était bien !
Bon, il va nous falloir maintenant nous occuper du moins bien…

jeudi 2 juillet 2009

La Suède telle que nous la cherchions !

Nous sommes bien arrivés ! Pas dans l’archipel de Stockholm, certes, mais dans celui de Västervik, plus au Sud et qui lui ressemble fort. Il est plus petit : à peine quelques milliers d’îles et d’îlots !Mais il nous a offert les paysages, les cheminements, la quiétude dont nous rêvions… Ainsi que les fourmis, les moustiques et les tiques (dont nous ne rêvions pas, mais dont nous avions connaissance).
Nous avons passé trois nuits dans trois endroits différents, et nous sommes arrêtés pour déjeuner ou mieux voir deux autres mouillages. Nous avons navigué à la voile en bordure de la côte (vers le Nord, par vent du Nord, entre l’île d’Öland et la côte distantes de 5 NM mais dans une mer peuplées de haut fond… interminable), vers l’île isolée et incongrue de Blå Jungfrund et au moteur (contre le vent, et faible…) dans les chenaux intérieurs de l’archipel.Nous avons utilisé des méthodes de mouillage connues : sur corps mort (bouée reliée à un bloc de béton, dans notre cas appartenant la société de sauvetage locale) et ancre « swigante », c'est-à-dire que selon le vent, le bateau tourne autour de son ancre. Mais nous avons aussi réalisé une première pour nous, que nous anticipions avec beaucoup de plaisir et un certain stress : le « mouillage à la suédoise », c'est-à-dire ancre à l’arrière du navire et nez du bateau sur un rocher (lire à proximité immédiate), puisque le but du jeu consiste à descendre sur l’île choisie sans avoir à gonfler le youyou (pour les non-initiés : l’annexe, ou le pneumatique qui nous permet habituellement d’aller à terre). L’avant est alors retenu autour d’un rocher, d’un arbre, ou du piton qui se présente…Nous avons réussi cette manœuvre avec une facilité déconcertante la première fois, et l’avons désespérément ratée lors de notre second mouillage : l’ancre arrière n’accrochant pas dans la vase, nous avons dû mouiller « à la française ».Et la température de l’eau est agréable, plus chaude ces derniers jours qu’habituellement en Bretagne : Danièle s’est baignée ! Nous vous joignons une preuve, car nous entendons de loin les mauvaises langues…Dans cet enchevêtrement d’ilots, de chenaux et de rochers rouges tout ronds abrasés par les glaciers, le GPS et le logiciel de navigation sont une sécurité évidente. Cela dit, comme il n’y a pas de marée, c’est plus facile que de tirer des bords dans l’archipel des Glénan. La difficulté est de rester attentif pendant plusieurs heures : il est très facile de s’échouer !
L’arrivée à Västervik après trois jours « à la campagne » est de toute beauté par les chenaux du sud où nous passons entre 2 amas de rochers (rouges) espacés de quelques dizaines de mètres. Le port de Västervik offre toutes les commodités (dont une piscine dont nous avons largement fait usage !) et la ville dispose de nombreux commerces. Cette escale n’a cependant pas la richesse de celle de Kalmar…
Comme le vent était faible, nous avons utilisé pour nous amarrer « sur buoy » (embossé sur une bouée à l’arrière) à Västervik notre crochet tout neuf …même pas touché les bateaux autour !
Nous avons investi dans un système « repousse moustiques » qui fonctionne sur 12V car, si la nature est belle, elle reste piquante et urticante avec les fourmis qui grimpent par les amarres passées à terre, les tiques qui peuvent vous rendre gravement malade (une pour Danièle, trois pour Daniel… retirées à temps, nous l’espérons !) et les moustiques qui vous assaillent dans les petits mouillages de rêve. Nous avons acheté un petit dispositif pour enlever les tiques sur la peau et nous avons constaté qu’il était efficace. La plupart des Suédois se font vacciner avant l’été contre une des maladies provoquées par ces bébêtes (la maladie de Lyme).
Bref, ne venez pas en Suède, c’est peuplé de descendants de vikings tout blonds et de tiques…On reconnaît d’ailleurs les Suédois à leur drapeau qu’ils accrochent sur les maisons, sur les bateaux, en ville…
Bref, tout est semblable en suède à ce qui existe en France, et pourtant tout est différent… Deux exemples :
- le soir tombe relativement tôt : cause heure européenne, la Suède et la France sont à la même heure légale, alors que ces pays sont distants de 20° environ de longitude soit un peu plus d’1 heure solaire en théorie). Mais la nuit n’est jamais très sombre, et à deux heures et demie du matin voici ce que l’on peut voir…la photo est sans flash.- la Suède est un pays très Vert, où les éoliennes abondent. Mais notre guide de navigation nous indiquait un mouillage près de la centrale nucléaire de Oskarhamn , que les baigneurs affectionnent particulièrement car l’eau y est plus chaude qu’ailleurs en Baltique puisque la centrale rejette ses eaux à environ 10° C de plus !Nous sommes donc vraiment en vacances : le dernier indice est l’annexe, que nous n’avons pas dégonflée et qui est accrochée sur ses deux bossoirs à l’arrière du bateau, prête à nous débarquer sur de nouveaux rivages !

mercredi 1 juillet 2009

Kalmar : étape culturelle et… technique

Résumé : ville très agréable – spi réparé – radar en attente
Nous avons pris notre temps à Kalmar : il s’agit d’une ville ancienne et agréable à visiter, mais aussi d’une ville moderne, avec un centre ville bien achalandé et un support pour la voile solide. Ce n’est pas évident : les ports sont nettement plus petits en Suède qu’en France, et nettement plus nombreux. Aussi trouvons-nous peu de shipchandlers sur les ports…
A notre arrivée, nous nous sommes amarrés pour la première fois « sur buoy ». Cela signifie que le port consiste en quelques pontons qui font le tour du port, et qui sont bordés sur une ligne parallèle distante de 20 m environ par des bouées espacées d’environ tous les 5 m. Pour s’amarrer, « il suffit » de se présenter à 90° du ponton face à une bouée, de passer une amarre dans la bouée (qui deviendra l’amarre arrière), de continuer d’avancer de façon à pouvoir débarquer un équipier sur le ponton pour l’amarrage avant. Pour les Méditerranéens, il n’y a pas de marseillaise ici. Disons que par petit temps et sans vent de travers (ce qui était notre cas lundi 22 juin), il n’y a pas de problème. Cela ne nous a pas empêché d’être très fiers de notre succès !
La forme, la couleur et le drapeau du bateau attirent toujours les curieux, et comme le port est en plein centre ville, nous avons pu bavarder allègrement. Un suédois est venu nous conseiller pour la fixation d’une échelle à l’avant du bateau (voir plus loin), un autre est venu répondre à nos question sur les bulletins météo transmis par radio VHF par le SMHI (MétéFrance local).
Pour la météo, ce n’était pas du luxe… Mais maintenant nous nous débrouillons parfaitement pour les deux diffusions quotidiennes en anglais. Pour les diffusions (plus nombreuses, et parfois plus pratiques) en suédois, nous avons encore un effort de compréhension à faire. Quant au site du SMHI que nous pouvons consulter lorsque nous sommes au port et avons un accès Internet, il est bien présenté en suédois et en anglais, mais nous nous sommes aperçu que les renseignements donnés étaient différents : en caricaturant (à peine), en suédois, nous avons la météo sur 3 jours, an anglais, le temps qu’il fait en ce moment…
Et nous avons retrouvé l’équipage de la Jolie Julie, qui a eu un ennui de démarreur du moteur : il est d’abord arrivé à Kalmar une heure ou deux après nous, est parti le lendemain matin pour y revenir le surlendemain au petit matin…
Mardi 23 juin, nos principales préoccupations consistaient à faire réparer notre spi, et accueillir le technicien de Furuno pour le radar. Côté spi, super : il y avait bien un voilier à Kalmar, qui nous a dit pouvoir réparer le spi (ouf !), ce qu’il a fait en deux jours, comme promis ( !!) : il ne reste plus qu’à l’essayer. Côté radar, déception : le technicien est bien venu à l’heure dite, a déclaré avec l’établissement Furuno de Göteborg que c’était le récepteur qui était HS. Nous avons reçu le lendemain un récepteur pour échange standard (quelle efficacité !), mais en place les symptômes étaient toujours là… Conclusion : nous attendrons Stockholm et des techniciens plus disponibles et mieux armés.
Côté technique, nous en avons aussi profité pour acheter une bouteille de gaz suédoise : le butane n’est pas utilisé en suède (il gèle). Nous sommes maintenant au propane.
Nous avons aussi investi dans un crochet « local » qui nous permettra de simplifier nos amarrage "sur buoy "Et enfin nous avons adapté une échelle à l’avant du bateau (devant l’ancre) qui a pour but de descendre sur les rochers de l’archipel quand on s’y amarre « à la suédoise »...Nous avons aussi profité pour nous balader en ville, faire nos courses, la lessive… Mardi nous avons visité le château de Kalmar : la plus ancienne tour date du XII° siècle, et la plupart des autres aménagements du XVI° siècle. Les Danois possédaient le sud de la Suède actuelle, et leurs relations avec les Suédois rappellent étrangement celles des Français et des Anglais du moment… Bref, les guerres étaient incessantes, et Kalmar se trouvait en avant-poste. Magnifique !
Mercredi, nous sommes allés visiter un musée qui expose les objets issus des fouilles d’une épave (le Kronan, plus grand bateau de la flotte royale suédoise du moment coulé en 1676… au cours d’un conflit entre Danois et Suédois)… Superbe !
Jeudi, nous avons visité ce qui reste du quartier de la vieille ville, près du château : lorsqu’il a été décidé de déménager la ville vers sa position actuelle pour la rendre plus facile à protéger, les Suédois ont tout détruit de peur que les Danois n’en prennent possession… Très agréable !Et vendredi, comme il y avait un bon (voir trop bon) vent de Nord Est (comme d’habitude, dans le nez), nous avons pris le car pour l’île de Öland, de l’autre côté de la baie. Un pont de 6 km ouvert il y a quelques années ; un château en ruine (guerre entre etc… : vous savez…) immense et superbe, et des restes mégalithiques, le tout en vélo. Encore une excellente journée, sauf pour les mollets !Pour les 4 jours suivants : rédaction en cours ! Mais ce sera archipel et nature…