mercredi 23 septembre 2009

Naviguer dans les archipels de la Baltique

Nous sommes arrivés en Suède le 16 juin, et dans l’archipel de Stockholm le 10 juillet. Nous y avons navigué jusqu’au 6 septembre, avec une incursion en Finlande (l’archipel de Åland et celui de Tuku) pendant deux semaines.





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Il est temps de faire un bilan de ce que nous avons vu et appris !
La navigation dans l’archipel s’organise autour de plusieurs chenaux principaux, dont la plupart sont répertoriés depuis plus de 5 siècles ! La largeur de ces chenaux peut varier de plusieurs miles nautiques à quelques mètres. En fonction de leur profondeur, ils sont ou non empruntés par les ferries, porte containers et autres bateaux de croisière qu’il faut donc apprendre à côtoyer (cf article sur le trafic maritime). Des chenaux secondaires sont aussi notés sur les cartes, et puis libre à chacun d’étudier la carte et de se faire son propre itinéraire entre îles et écueils ! Nota : il faudra aussi tenir compte des ponts (et parfois des câbles) enjambant les chenaux, de leur hauteur (à comparer à celle du mât…) ou de leur capacité à s’ouvrir pour choisir sa navigation.
Les relevés hydrographiques ont pour la plupart été effectués depuis plus de cent ans. Leur précision n’est donc pas garantie, et toutes les occasions sont bonnes pour rappeler que même si les indications transmises par le GPS étaient parfaitement précises, leur report sur une carte imparfaite implique une erreur. Cette erreur est d’ailleurs du même ordre si l’on utilise des cartes numériques, construites à partir des cartes papier…
Une navigation de quelques heures implique la négociation d’un minimum de plusieurs dizaines d’îles, et d’au moins autant d’écueils plus ou moins visibles. Les îles ayant tendance à se ressembler dans une même région, on peut comprendre que le principal effort consiste à savoir à chaque instant à quel endroit précis on se trouve. Bien que les outils de navigation moderne ne soient pas infaillibles, ils facilitent notablement la chose ! Alors que sans GPS et carte numérique, nous nous serions sans doute restreints à une navigation de port en port via les chenaux principaux, nous avons pu cheminer à notre guise et dans un certain confort, même de nuit quand un cas d’urgence s’est présenté.
Nous n’avons pas noté d’erreur importante entre les éléments disponibles sur notre système de navigation et la réalité (position des balises…).
Habitués aux phares bretons, nous avons eu quelques difficultés à nous adapter à la notion de phare au sein de l’archipel : une construction généralement très modeste, de 2 m de hauteur en moyenne, et parfois moins ! Mais cela suffit…
Les balises sont aussi fort discrètes, généralement des « bâtons » de 2 ou 3 mètres de haut. Et il ne faut pas s’attendre à ce que chaque écueil soit balisé : ils sont infiniment nombreux. Même au milieu d’un mouillage fréquenté, il faut s’astreindre à lire cartes et plans de façon précise.
De façon générale, les conditions de navigation sont donc plus faciles (avec un système de navigation moderne) qu’en Bretagne. Cependant, le mouillage reste un point sensible. Pas par grand beau temps évidemment, mais dès que le vent force, le mouillage devient sujet de réflexion pour l’ensemble de la journée…
En effet, les îles ne sont pas très hautes, la végétation n’y est pas toujours dense, le SMHI est plus ou moins précis dans ses prévisions, et il arrive au vent de tourner pendant la nuit…
Le fond est partout fait d’une vase très molle et collante. Notre ancre principale (Delta) s’y est montrée tout à fait fiable, mais trop lourde pour un mouillage par l’arrière du bateau. Notre ancre secondaire (FOB Light avec un chaîne lourde de 10m, puis une chaîne légère de 3m, avec un réglage « sable » puis un réglage « vase »), ne nous a pas rendu le service attendu, et nous avons fini par acquérir une ancre utilisée par les Suédois (Bruce) de 10 kg qui elle, s’est montrée tout à fait adaptée à l’usage qui en est fait ici.
Dans les ports dits « naturels », l’objectif est de se blottir contre un rivage, face au vent, pour rechercher la meilleure protection. L’amarrage avant est effectué sur la terre ferme avec deux amarres à 120° l’une de l’autre (arbre, rocher, piton dans le granit), et l’amarrage arrière sur l’ancre qui pour nous est secondaire, avec peu de chaîne et le plus souvent une sangle sur enrouleur plutôt qu’un orin. Nota: prévoir des amarres « plutôt longues » pour l’avant, et un système de mouillage pratique pour l’arrière, qui n’implique pas de frotter chaîne et ancre sur le flanc du bateau, et permette un nettoyage rapide : la vase est abondante et tenace… Tout cela fonctionne bien tant que la direction du vent est constante, et que son intensité ne lui permet pas de passer au-dessus de l’île en retombant sur le rivage ou de contourner l’île… un vent de travers dans ces conditions d’amarrage n’est pas confortable, le bateau pouvant avoir tendance à fleureter avec les rochers auprès desquels il est amarré.
La descente du bateau s’effectue très généralement par l’avant, et de façon indispensable lors de l’amarrage. Nous avons donc aussi acquis une échelle pour ce faire, en rangeant l’ensemble de notre mouillage principal dans la baille avant.
Bien sûr, lorsque la place offerte par lieu de mouillage le permet, il est possible de s’ancrer par l’avant plus loin de la rive.
Depuis peu est disponible un livre de navigation au sein de l’archipel en anglais, très pratique. Il recense tous les « guest harbours » et un certain nombre de ports naturels. Pour les ports naturels, est jointe non seulement une description de la baie et de sa profondeur, mais aussi de son rivage et de la possibilité d’amarrer un bateau à tel ou tel rocher.
Les abris naturels sont infinis, mais certains sont plus propices, mieux protégés… et répertoriés. Ces ports naturels peuvent aussi être très fréquentés : « naturel » dans ce contexte ne signifie pas que vous serez seul dans une baie déserte… En juillet, au plus fort de la saison suédoise, certaines baies peuvent accueillir plusieurs dizaines, voire centaines de bateaux ! En revanche, dès la fin août, il est possible d’y être le roi d’un soir… Les mouillages les plus fréquentés sont équipés de toilettes (sèches car l’eau y est généralement rare), de poubelles et quelques fois d’un sauna (voir ci-dessous).
L’archipel est un espace de liberté. La plupart des îles sont privées ; la Fondation pour l’archipel, une association proche de l’Etat suédois en possède cependant une part non négligeable. La loi « Allemansrätten » permet à tout un chacun de mouiller partout, même près d’une île privée, d’y descendre à terre, d’y cueillir des baies… à condition de respecter le propriétaire (ne pas s’installer sur son ponton ou dans son jardin), et la nature.
Les ports ne sont pas gérés comme en France par des organismes publics. Il s’agit le plus souvent d’associations d’usagers, qui décident ou non d’accueillir des bateaux de passage. Mouiller dans un port qui n’est pas déclaré ouvert aux bateaux de passage peut conduire à se heurter à une grille fermant le ponton… Les « guest harbours » offrent des services très variables, et des prix en conséquence (d’environ 12 à 24 € la nuit, hors électricité et compte tenu du taux de change 2009). L’électricité constitue un supplément lorsqu’elle est disponible (ce qui est le plus fréquent). L’eau demeure une ressource rare sur les îles : il est la plupart du temps impossible d’y remplir ses réservoirs, et souvent d’y prendre une douche (collective quand ce service est fourni). Selon sa position au sein de l’archipel, un « guest harbour » peut n’être ouvert que l’été, ou être un port permanent réservant quelques places aux bateaux de passage. Il peut accueillir 10 bateaux au total ou plusieurs centaines (près de Stockholm uniquement). L’amarrage s’y fait le plus généralement le nez face au ponton et l’arrière arrimé à une bouée fournie par le port ou à l’ancre du bateau. L’arrimage à une bouée arrière est très confortable, et ne demande qu’une courte période d’acclimatation (après l’acquisition d’un crochet adapté à la situation). Il est aussi possible de trouver des « booms », rappelant l’allure de nos catways, mais de la largeur d’un demi-pied : il n’est pas possible de débarquer par le côté. Bref, il est rare de pouvoir s’amarrer à le long d’un ponton.
Naviguer dans l’archipel (et y mouiller), c’est donc aussi fleureter en permanence avec les rochers, se faufiler dans les chenaux étroits, entrer dans les mouillages parfois étroits et encombrés, « tester » le rocher auquel on souhaite s’amarrer.
C’est aussi de multiples activités liées à cette configuration particulière de navigation : mouiller quand l’envie vous prend, découvrir un café, un point de vente de poisson fumé, un restaurant ou une station service implantés en bordure d’un chenal fréquenté et s’amarrer le temps nécessaire à ses achats au ponton prévu, pouvoir se réfugier dans une baie lorsqu’un orage éclate, admirer les habitations sur les rives…
C’est enfin visiter « son » île après l’amarrage, chercher les sentiers, un point de vue, ramasser les baies, guetter l’apparition d’un cerf ou d’un daim (l’élan doit être un mythe, nous n’en avons pas vu !), se baigner : quel plaisir ! Et profiter d’un sauna mis en place par la Fondation pour l’archipel ! Pour deux euros par personnes (à condition de couper le bois mis à disposition pour alimenter la chaudière et d’aller à la fontaine indiquée à proximité chercher de l’eau douce pour verser sur les pierres placées sur la chaudière), vous disposez pendant une heure d’une maison en bois d’au moins deux pièces (le sauna lui-même, éclairé par une ou des fenêtres donnant sur la mer ou la forêt et une pièce pour se préparer), et d’un bout de plage ou de rocher de mise à l’eau pour plonger dans la Baltique : super !
Deux autres éclairages :
1 - Quelques observations sur la navigation « à la suédoise » :
- les bateaux adaptés à la navigation dans l’archipel sont plus longs, plus bas sur l’eau, et plus toilés, avec une petite voile d’avant gréée sur un rail auto lofant. Il n’est pas rare de voir des voiliers de 10 mètres avec un mat à 3 étages de barres de flèche…
- les Suédois cherchent à profiter au maximum de la lumière, et s’exposent beaucoup au soleil,
- une navigation de quelques heures par jour suffit pour changer d’environnement, avec éventuellement un arrêt pour déjeuner, puisque la ressource en mouillages est infinie (surtout par beau temps),
- la navigation en « open water » constitue un extra : de nombreux Suédois préfère l’éviter. Leurs bateaux surtoilés à faible franc bord y sont totalement inadaptés.
- En juillet, il est nécessaire de prévoir une arrivée dans un mouillage au plus tard en milieu d’après-midi pour profiter d’une « bonne » place,
- le barbecue du soir, sur le rocher auquel on est amarré est un must, après l’apéritif (qui peut commencer dès 16 h !)
- la toilette sur une île se fait généralement avant le petit déjeuner, avec un plongeon dans la Baltique depuis le pont, avec son gel douche !

2 – Comme nous avons aussi goûté à la navigation dans deux archipels finlandais, voici ci-dessous quelques différences avec l’archipel suédois.
Les points similaires sont la taille des archipels, le climat… nous avons observé cependant plus d’îles basses et nues à Åland, situé entre les terres principales de Suède et de Finlande.
Une nette différence vient du différend persistant entre la Finlande et la Russie : les relevés hydrographiques des côtes finlandaises ont été considérés comme secrets. Et les cartes vendues aujourd’hui comportent encore de larges zones non renseignées. En revanche, les zones décrites nous ont paru précises. Une autre différence vient de ce qu’il n’existe pas en Finlande l’équivalent de la loi suédoise « Allemansrätten ». La notion de propriété privée y est plus proche de la notre, et il n’est donc pas recommandé de mouiller devant une île privée. D’ailleurs, seuls les « Guest harbours » sont décrits dans la documentation disponible.
Le trafic des ferries et autres bateaux y est encore plus intense, et les chenaux que ces navires empruntent sont largement balisés.
De manière générale, le balisage laisse une empreinte beaucoup plus importante sur le paysage : la position des balises dans l’eau est renforcée par des alignements au sol ; de larges panneaux permettent de prendre des alignements…
Le paysage en souffre parfois mais la navigation est très confortable.

lundi 21 septembre 2009

Une maison dans l’archipel

Un des plaisirs de la navigation dans l’archipel consiste à admirer les maisons en bord de mer. Nous avons pris quelques photos, sans doute non représentatives de l’habitat en Suède, ni même de l’archipel puisque nous les avons choisies, avec nos critères. Quelques photos ont été prises dans l’archipel de Åland.
Mais vous en trouverez de grandes et de petites, des modestes et des extravagantes, des rouges et d’autres couleurs, avec un bateau amarré à une jetée ou pas… Une île déserte ou verdoyante, un habitat individuel ou collectif…
La couleur rouge sombre qu’arborent le plus grand nombre de maisons vient d’un déchet du traitement du minerai de fer qui a permis à la Suède de se développer : cette peinture protège le bois, et coûtait peu !
Faites aussi attention aux mâts des couleurs : les Suédois sont fiers de leur drapeau et n’hésitent pas à le hisser au haut d’un mât au coin de leur propriété lorsqu’ils sont à la maison…
Nos critères à nous : une belle maison (mais pas trop grande) un peu en retrait, un sauna (maison en réduction de la maison principale) au bord de l’eau, une jetée avec un voilier, voire un hydravion : c’est bien de rêver ?
Par ailleurs, ne vous étonnez pas du nombre important d’îles appelées Kabel en Suède et dans l’archipel de Åland, Elkabel ou Kaapeli et même cable en Finlande. En fait, il ne s’agit pas du nom de l’île ! Les îles, même lorsqu’elles sont petites et habitées uniquement pendant l’été sont pour la plupart électrifiées. Pour ce faire, des câbles électriques reposant sur le fond de la Baltique passent d’une île à l’autre. Et leur position est indiquée pour interdire le mouillage à proximité… tout simplement !





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Le trafic maritime dans l’archipel

Le côtoiement des ferries et autres bateaux de commerce est permanent dans l’archipel.





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Nota : il n’y a quasiment plus de bateaux de pêche : la mer Baltique peu salée, est moins par nature moins poissonneuse, et semble l’être encore moins depuis quelques dizaines d’années…
Ces bateaux ont tous priorité, quelque soit leur taille et bien qu’ils soient motorisés. A vous de vous ranger dès que vous en apercevez un sinon vous serez rappelés à l’ordre sans discrétion par un coup de trompe rageur !
Alors il est important de comprendre comment ils naviguent.
Durant l’été près de trois cents énormes bateaux de croisière font escale à (ou partent de) Stockholm : leur volume leur impose de passer par un unique (et large) chenal d’accès. Il suffit de le repérer et de l’éviter ou d’être encore plus attentifs lorsqu’on l’emprunte. Quelques images vous montrent qu’il peut être inconfortable de se retrouver avec votre tout petit bateau (Eh ! oui, dans ce cas, même notre bateau est tout petit) un peu trop près…
D’autres bateaux, plus ou moins grands, et en nombre très importants en saison permettent aux touristes de visiter Stockholm ou certaines des îles de l’archipel. Certains naviguent depuis cent ans et fonctionnent à la vapeur !
D’autres assurent un service régulier, l’été ou tout au long de l’année, entre les îles. Ils sont les bus de la mer, et pour un prix à peine plus élevé que le bus vous emmènent à destination. Le principe est simple : un embarcadère avec le nom de la localité est construit, avec un abri et un horaire ; il est équipé d’un mât sur lequel est fixée une assiette en métal qui, en position de repos, est horizontale. Il suffit au candidat-passager de tirer sur un câble pour mettre en position verticale l’assiette métallique, et lorsque le bus de la mer la verra, il viendra s’amarrer pour permettre au passager de monter à bord. Evidemment, pour vous à bord de votre voilier, cela signifie que même si vous avez évalué que la direction d’un de ces bus ne présentait pas de danger pour vous, il peut virer de 90° lorsqu’il aura vu que personne ne demandait l’arrêt sur l’île à proximité et… devenir dangereux sans prévenir ! Et ces arrêts parsèment abondamment l’archipel, à tel point qu’une île qui vous semble parfaitement inhabitée peut en posséder un. On peut aussi les bateaux de soutien, plutôt imprévisibles : Phares et Balises ou éboueurs sur les îles !
Il y a aussi les bacs, qui font partie du réseau routier de la Suède, et qui sont donc gratuits, fréquents et pour certains fonctionnent 24h/24. En effet, selon la configuration du terrain et la fréquentation des navires, il peut sembler plus adapté de relier une île à une autre ou au continent via un bac plutôt qu’un pont. La distance parcourue peut varier de quelques mètres à quelques centaines de mètres. Lorsque leur fréquence est très importante (à Vaxholm par exemple), il peut se révéler inconfortable de traverser leur parcours…
Et puis, il y a les navires de commerce. A Hallstavik , par exemple, est implantée une usine de fabrication de papier. C’est en moyenne 4 ou 5 bateaux par semaine qui viennent chercher une cargaison de papier, et quelques bateaux qui apportent le bois, le pétrole…
Il y a enfin « quelques » navires de plaisance, dont certains louvoient…
Bref, cet environnement, sans doute moins impressionnant que la traversée de la Manche à Calais est définitivement à prendre en compte !

vendredi 18 septembre 2009

L’archipel

L’archipel de Stockholm, c’est plusieurs milliers d’îles et îlots (plus de 20 000 ?) de toutes taille, forme, plus ou moins habitées ou désertes, couvertes de végétation ou nues, avec des archipels internes groupés autour d’une île plus grande que les autres, plus ou moins encombrés d’écueils, plus ou moins abrités. Le sol est de granit, et l’île la plus haute atteint près de 80 m. La plaque terrestre sur laquelle il repose continue à se soulever et les conditions de navigation que propose l’archipel continuent donc à évoluer.
L’eau de la Baltique est pratiquement douce. Elle est même buvable : le goût n’est pas agréable, mais elle ne vous rendra pas malade. La corrosion sur un voilier est donc beaucoup moindre. Le marnage n’excède pas 10 cm en général mais en fonction de la direction des vents et la pression atmosphérique, le marnage peut atteindre plus d’un mètre. C’est ce qui nous est arrivé à Gedser au danemark où le port a perdu plus d’un mètre d’eau pendant la nuit (45 kt de vent). Quel est le problème me diriez-vous ? Les ports en manche peuvent accepter des marnages de plus de 10 m mais les ports en baltique sont en général inadaptés à ces forts manarges. he, avec des conditions de pression atmosphérique extrêmes et des vents d’une orientation persistant pendant plusieurs jours, le niveau de la Baltique peut augmenter ou diminuer de 1 mètre. Le SMHI (Météo France local) surveille et tente de prévoir ces variations. Les courants sont pratiquement inexistants.
Cet été, nous avons constaté des conditions météorologiques très favorables, et similaires à celles de la Bretagne à la même époque. Quelques coups de vents forts, s’établissant plus durablement après le 15 août ; des averses, mais pas de pluie sur plusieurs jours, quelques épisodes orageux et… beaucoup de soleil !
La mer peut être forte en dehors de l’archipel : nous l’avons constaté au Sud, vers Landsort, et à l’Est de l’archipel. Mais elle est généralement peu agitée au sein de l’archipel.
Nota : nous nous sommes baignés pendant tout le mois de juillet et jusqu’au 20 août sans problème. Après le 20 août, nous avons eu besoin d’un petit coup de pouce : le sauna ! Ou, plus exactement le bastu, car le sauna est d’origine finlandaise, et a émigré dans certaines régions de Suède sous le nom de bastu.
Nous avons trouvé particulièrement difficile de rendre compte de l’immensité de l’archipel avec notre objectif photographique. Vous trouverez certainement de plus jolies photos sur Internet, mais voici ce que nous avons pu faire (dans l’archipel de Stockholm et dans celui de Åland) !
Selon les îles, l’âge de leur émergence et leur exposition aux éléments, la couche de terre qui les recouvre est plus ou moins épaisse (mais jamais beaucoup !). On trouve donc des terres riches et cultivées, mais plus souvent des forêts, et à l’Est de l’archipel, côté plus exposé aux éléments des paysages plus sévères.
Les forêts sont principalement constituées de conifères, mais aussi de feuillus. On y trouve fougères, bruyère, herbes aquatiques et même nénuphars… Je me suis plus intéressée aux baies et aux fruits (j’adore cela, fraises, framboises, myrtilles, cassis, airelles…) qu’aux champignons (je n’y connais rien), mais il y a une grande variété de ces deux classes de végétaux.
Deux points particuliers :
- le poil à gratter (je ne connais pas le vrai nom…) : les arbres sont immenses et magnifiques, et depuis quelques jours les fruits prennent une superbe couleur orangée et sont de taille appréciable. On en fait ici des jus (délicieux) et des soupes,
- les algues. Une certaine espèce d’algues remonte du fond de la mer Baltique lorsqu’il fait particulièrement chaud. Elle peut former des plaques continues jaunes et peu odorantes ou vertes et très odorantes (lire, puantes). Elles auraient un certain pouvoir urticant et empêchent donc la baignade. Et franchement, naviguer au travers de ce tapis n’est pas très ragoutant !








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mercredi 16 septembre 2009

Les animaux de l’archipel

La mer Baltique est peu habitée : pour moi qui aime ramasser les coquillages, ce fût un été sans ! Les poissons sont peu abondants, et les phoques très nombreux il y a quelques centaines d’années ne s’aperçoivent que de loin et rarement. La Baltique est trop peu salée pour accueillir les grands animaux comme les dauphins.









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La surface de la mer est nettement plus animée : l’eau étant pratiquement douce, on y trouve aussi bien des oiseaux de mer (cormorans, goélands, mouettes) que des oiseaux d’eau douce (oies, canards, eiders, cygnes, hérons…). Leur coexistence est même surprenante dans un premier temps !
Les Cormorans sont un peu regardés de travers par les Suédois. Ils ont pour pratique de coloniser une île en la sur peuplant au point que leurs déjections tuent toute vie…
Et l’archipel regorge d’animaux terrestres de toutes sortes.
Les moins agréables : les tiques et les moustiques, particulièrement présents. Nous nous sommes équipés d’essence anti-tiques à vaporiser sur les vêtements et les chaussures (à base de patchouli, je ne vous dis pas !) et de lotion anti-moustiques à vaporiser sur les portions de peau nue (sans odeur perceptible par l’être humain, heureusement !).
Il y a aussi deux espèces de serpents très courants, dont le huggorm une sorte de vipère dont la morsure sans être mortelle peut rendre bien malade. Il y a des fournis, et des fourmilières impressionnantes.
Il y a aussi des renards (j’en ai vu un magnifique), des écureuils, des martes. Et surtout, il y a des cerfs, des daims et des chevreuils, que nous avons vus régulièrement tout au long de l’été, et des sangliers.
Bien sûr, ce que nous voulions voir en liberté, c’était un élan… Les Suédois affirment qu’il y en a tant qu’il faut les chasser, et plus de 100 000 permis de chasse de ce gibier sont accordés chaque année. Il paraît qu’ils apparaissent à la lisière des bois et des près au petit matin et à la tombée de la nuit, qu’ils sont énormes et déboulent à toute vitesse dans la forêt… Il paraît que chaque année des collisions se produisent avec des véhicules et que la masse de ces animaux implique des conséquences graves. Il paraît que ces animaux nagent très bien, et qu’ils passent d’une île à l’autre. Il paraît, il paraît, mais nous n’avons rien vu : s’agirait-il d’une légende ?
Nous sommes donc dans l’obligation de revenir l’an prochain pour poursuivre notre investigation !

jeudi 10 septembre 2009

La saison est terminée !

Nous voilà à l’aéroport pour rentrer en France. Eh ! Oui, la saison est terminée.
Déjà, d’autres projets nous occupent l’esprit : participation à un mariage, répétitions musicales, préparation d’une prestation de notre groupe de musique, dîners en famille et avec nos amis…
Mais en montant dans l’avion, nous avons l’impression de laisser un peu de nous en Suède…
Ce petit peu de nous a d’ailleurs maintenant une allure un peu tristounette… Ce n’est plus tout à fait notre bôôô bateau…
Il est vrai que nous lui avons fait une grande toilette, mais qu’ensuite, nous l’avons démâté… Ce n’était déjà plus la même chose. Et nous avons fini par le sortir de l’eau et le poser sur une remorque, adaptée par le chantier, pour qu’il repose pour partie sur ses quilles et pour partie sur le ber. Il y restera au moins jusqu’en janvier : la « saison sèche » en Suède, c’est l’hiver, et il a besoin de sécher avant que les réparations puissent être effectuées. Il sera ensuite suspendu dans l’atelier, et les réparations effectuées, nous attendra de nouveau sur sa remorque.Nous espérons bien lui rendre une petite visite à la fin de l’hiver, avant de le réarmer au printemps 2010.
Mais nous vous tiendrons au courant !
Merci à tous les lecteurs qui nous ont suivis au cours de notre aventure.
Merci à toutes les personnes que nous avons rencontrées au cours de ces quatre mois et qui ont embelli notre voyage, et à l’année prochaine !

dimanche 6 septembre 2009

Le temps des dépressions

La fin de notre voyage approche… Ce n’est pas sans une certaine difficulté que nous nous appliquons à penser à la sortie de PikouRous. C’est vrai, la météo est moins favorable, beaucoup de services sont fermés, mais nous avons vécu notre aventure en toute liberté pendant près de 4 mois et demi, et la lâcher n’est pas si facile. Bref, nous rejoindrons cet après-midi le chantier où Pikourous hivernera et il nous faudra bien une semaine pour tout nettoyer, ranger, mettre en ordre, mettre hors gel… avant de prendre un billet pour Roissy.
Cependant, les dernières semaines ont été très riches, et je vous en livre quelques éléments ci-dessous.
Nota : « les enfants » sont chargés de raconter la semaine que nous avons passé ensemble du 19 au 25 août. Je viens de leur transmettre les codes pour ce faire.
Depuis le 26 août, nous arpentons (par sauts de puce) l’archipel de Stockholm, à la recherche de paysages nouveaux, d’abris sûrs car le vent a été très soutenu pendant cette période, de saunas (nous y avons pris goût)… Les noms de nos mouillage sont toujours exotiques : Ekholmen (avec sauna de nuit), Björskär (avec sauna), Säck / Krokholmsviken (où nous avons perdu notre mouillage arrière, que nous avons repêché avec l’annexe le lendemain matin), Ostholmen (pas de sauna car réservé jusqu’à 22 heures : c’était le week-end), le port de Möja / Långvik, Träskö Storö (avec sauna : nous le connaissons bien maintenant), le port de Malma Kvarn, Melskären, Nämdö / Långvik (avec sauna), le port de Grinda.
Et nous en avons visité bien d’autres, sans nous y arrêter car ils n’étaient pas suffisamment protégés. Le mouillage au mois de septembre est une affaire d’importance : non seulement les vents sont restés forts, mais ils ont changé de direction pendant la nuit. Si bien qu’un abri du début de soirée n’était plus du tout abrité en cours de nuit. Les îles, de façon générale, ne sont pas assez hautes ou assez larges pour empêcher les vents forts de passer soit par-dessus soit autour. Dans le dernier cas, nous pensons être abrités car nous sommes face au vent, mais lorsque l’intensité du vent augmente, il contourne l’île et nous le recevons travers au mouillage. Lorsque nous sommes amarrés à un rocher, c’est pour le moins désagréable, et cela peut devenir dangereux…
Résultat : nous avons par deux fois voulu visiter des îles de l’ « outer archipelago », c'est-à-dire tout à l’Est de l’archipel, et donc dans une région plus exposée aux vents et à la mer… et nous avons dû changer deux fois de mouillage au cours de la nuit. La première fois à 5 heures du matin, avec de la lumière : impressionnant, mais OK. La deuxième fois à 1 heure du matin, par une nuit sans lune : beaucoup plus impressionnant. D’autant que le départ du mouillage est toujours difficile : nous le quittons parce qu’il est devenu agité ; nous avons renforcé l’amarrage du bateau à terre la veille au soir car les prévisions étaient pessimistes : c’est donc quatre amarres qu’il faut aller récupérer sur des rochers rendus glissants par la pluie (Ah ! oui, il pleut ! cela met plus de piment…) ; nous avons choisi une petite baie pour être protégés de plusieurs orientations du vent (l’instabilité de sa direction était prévue… mais par le SMHI qui ne nous dit rien de fiable) : l’espace de manœuvre est donc étroit, et de plus comme la baie est parsemée de quelques cailloux mal placés (emplacement connu, mais de nuit…), l’ancre suédoise (nous avons fini par en acheter une car la notre décrochait trop souvent) tient super bien, mais la remonter implique de remonter aussi quelques kilos de vase, etc…
Pour ceux qui ont dû changer de mouillage à Houat, c’est la même avec des cailloux partout !
Le mouillage quitté, il « suffit » de naviguer entre les écueils : merci GPS et cartographie numérique ! Et il faut trouver un meilleur abri, pas trop loin si possible et pas trop encombré de cailloux !Je sais… il faut être un peu « drôle » pour faire de la voile !
Mais tout de même. Ces îles de l’extérieur étaient magnifiques, plus sauvages, et désertes à cette époque. L’une est administrée par une commune voisine de Stockholm, et un couple y vit 7 mois par an depuis 34 ans.
Sans eau disponible, avec un ravitaillement toutes les 6 semaines : impressionnant ! Sur l’autre, rien ! Même pas un sentier, et il faut se frayer un passage entre les tas de granit et la végétation pour en faire le tour : nous sommes seuls au monde !
Et les îles de l’intérieur nous ont aussi réservé bon accueil : des sentiers superbes (nous en avions peu rencontrés jusqu’à présent), la vision d’un daim, d’un chevreuil et d’une vipère, une chasse au champignon recommandée par un voisin qui a tourné court : nous sommes aventureux, certes, mais les champignons… D’ailleurs 90 % d’entre eux sont vénéneux, et les champignons de Paris, bien cuisinés sont délicieux ! Nous sommes aussi montés sur un point « haut » : 42 m, plus 10 m de tour : cela suffit pour avoir une vue magnifique sur l’archipel !
Les ports avaient tous un charme différent : un ancien port de pêche, avec 6 places pour les passagers, charmant et… désert, fin de saison oblige ; un tout petit port de plaisance enserré dans un carré de verdure charmant et… désert (vous savez pourquoi), et aujourd’hui un petit port plus animé : c’est le week-end !Septembre, c’est aussi cela : une mer et des mouillages déserts pendant la semaine, mais des voiles qui réapparaissent dès le vendredi soir. En effet, la fin du travail se fait vers 15 h le vendredi, et les plaisanciers se font la course pour arriver en premier dans le meilleur mouillage, et au meilleur endroit ! Nous nous sommes sentis envahis vendredi dernier !

mercredi 19 août 2009

Le début de la fin de l’été ?


Ces derniers jours ont été très calmes : nous avons finalement décidé de récupérer nos garçons et fille à Nynäshamn, qui se situe entre Stockholm et Svanska où ils atterrissent. Pas mal de vent prévu, un souvenir du Cap de Landsort encore ému, et un équipage encore vaseux justifient ce choix. Donc, nous n’avons fait que de courtes navigations (en moyenne 10 miles par jour), autour de Nynäshamn.
Mais les mouillages agréables n’ont pas manqué pour autant ! Vendredi 14 août, nous étions dans l’obligation de faire escale à Nynäshamn : la bouteille de gaz « suédoise » que nous avions achetée en arrivant en Suède pour éviter tout problème, s’est avérée pas si suédoise que cela… équivalente, mais… Il nous a donc fallu plusieurs escales, appels à notre vendeur initial et patience de Daniel pour enfin réussir à échanger notre bouteille vide contre une bouteille 100 % suédoise…





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Nynäshamn est une toute petite ville, qui propose à 200 m du port tout le nécessaire : nous n’avions pas besoin de plus ! Le terminus du train se situe près du « Gästhamn » (Guest harbour en Français). Le lendemain soir, c’est à 2 miles de Nynäshamn (mais après une navigation de 9 miles) que nous avons mouillé, à la suédoise. Un mouillage bien connu des habitants de cette ville qui peuvent tout oublier à ½ heure de chez eux, car l’endroit paraît isolé ! Des voisins charmants, un petit tour d’annexe : bien ! Pas loin de Nynäshamn, certes, mais suffisamment pour voir le « Emerald Princess », un énorme paquebot en escale près de la ville (je suppose qu’il est trop gros pour entrer dans le port) et les ferries qui emmenaient les passagers à terre.
Dimanche soir nous faisions halte sur l’île de Rånö cette île nous avait beaucoup plu lors de notre montée vers Stockholm, et elle propose plusieurs abris, dont un nous convenait bien compte tenu de l’orientation des vents, assez forts, prévus. La navigation fut courte mais intense, dans des conditions similaires à celles que nous avions rencontrées un mois plutôt dans la même zone (25 kt bien établi avec des rafales à 35 kt, autant dire qu’au portant la bôme est au placard…). Bref, sans grand’voile, et avec la trinquette à l’avant, nous étions régulièrement à 6 kt (au portant). La baie sur Rånö était en effet bien protégée, mais son entrée ne l’était pas, et elle était quelque peu étroite : encore une aventure !
Note du skipper : lors de ce mouillage, nous avons découvert la possibilité pour notre ancre (FOBLIGHT) de recevoir un réglage « vase » ou « sable », ce qui change tout. Cette ancre en position sable n’est pas assez angulée et décroche au moindre effort. En position « vase », elle semble tenir parfaitement. Depuis le départ de France, nous étions bien sûr en position « sable » ! et nous décrochions régulièrement dans les mouillages sauvages. A noter que notre mouillage principal est rangé dans la baille à mouillage à l’avant et que nous utilisons le mouillage léger à l’arrière constitué de l’ancre « FOBLIGHT », de trois mètres de chaine et d’un orin textile de 30 m…à la suédoise en somme.
Nous avions évoqué la possibilité de déjeuner dans le restaurant que nous avions repéré un mois auparavant, mais nous constatons qu’il n’ouvre que le samedi à compter du 15 août… D’ailleurs ce coup de vent a apporté (en plus de quelques averses) une fraîcheur certaine. Il y a bien encore quelques framboises, mais plus de fraises du tout et les myrtilles commencent à s’étirer pour tomber. Nous avons même vu des fougères vaguement jaunies…
Côté lumière, c’est aussi moins gai : Dès 20 heures, le soleil est couché. Certes, il se montre tôt le matin, et au peut encore apercevoir un rayon lumineux venant du pôle autour de minuit, mais pas plus. C’est qu’en Suède, comme ailleurs, le 21 septembre, les jours et les nuits auront la même longueur. Mais la vitesse du changement est impressionnante ! Et les mouillages répertoriés sont très largement déserts. Et même lorsqu’il y a plusieurs bateaux, la moitié est étrangère (lire allemande, mais très rarement finlandaise ou néo-zélandaise) et l’autre suédoise.
Lundi : cap sur Nynäshamn. La horde débarque mercredi soir (Pierre, Nathalie et Patrick) pour un séjour condensé qu’il nous faut préparer. Lessive, nettoyage et surtout… ré-aménagement ! Le bateau peut accueillir 5 personnes, mais pas sans restreindre la liberté des deux premiers occupants à s’étaler partout !
Nous sommes aussi repassé voir un médecin : les antibiotiques semblent agir (mais personne ne sait vraiment sur quoi)…
Et Daniel a plongé dans le port pour récupérer les super amarres et l’amortisseur en caoutchouc achetés à prix d’or dans les sud de la Suède. Il faut préciser que les amarres ne sont pas allées toutes seules au fond du port mais que cette situation résulte d’un lancé d’amarres plutôt scabreux à l’arrivée à Nynäshamn.
Mercredi soir, nous sommes prêts : le frigo est plein, un gâteau au chocolat (sans gluten, ça va rouspéter) est dans le four, le saumon à la mode suédoise attend d’être servi…
Et le train de nos invités a quitté Stockholm !

vendredi 14 août 2009

Les secours suédois et la règlementation

Nous avons eu l’occasion du 9 au 13 août de mouiller dans plusieurs sites fort agréables. L’île de Lidö, que Göran nous a fait visiter ainsi que le mouillage de Träskö Storö, les îles de Björnö et Utö. Des étapes de 25 miles en moyenne, vers le Sud pour aller chercher nos fils à l’aéroport de Svanska, près de Nyköping, tantôt à la voile et tantôt au moteur en fonction des conditions météo…Plusieurs des îles en question sont gérées par « la fondation pour l’archipel », créée en 1959. A cette époque, les îles se dépeuplaient, et les surfaces cultivables étaient abandonnées. Cette fondation a peu à peu acquis 15 % de la surface de l’archipel de Stockholm, avec pour objectif d’y soutenir la vie des hommes (agriculture en particulier), la conservation de la nature, en générant les fonds nécessaires à partir du tourisme. Et cela marche ! Nous, touristes trouvant des infrastructures adaptées dans les îles, et des Suédois sont revenus habiter dans l’archipel.
Lidö est plus agraire, Utö exploitait des mines de fer dès le XII° siècle. Les sites anciens (enfin… ceux qui ont été reconstruits après que les Russes aient tout brûlé en 1719) sont conservés et réutilisés. Il est très agréable d’aller s’y promener, baigner… et Träskö Storö met aussi à disposition de tous deux saunas traditionnels : un coût d’environ 2 € par heure et par personne est demandé, ainsi que quelques coups de scie ou de hache pour alimenter la pile de bois nécessaire au foyer (à glisser dans une boite)… Et cela marche !De Björnö, nous n’avons pas vu grand’ chose car nous avons eu d’autres préoccupations (voir ci-dessous), mais le petite baie au Nord Est de l’île est bien abritée et tranquille.
Il n’y a qu’un site qui nous a déçu : le site de Vadviken à Dalarö. La site est magnifique, et arbore les villas secondaires des riches habitants de Stockholm du XIX° siècle. Mais le port fait triste mine : installation électrique rouillée (sur les pontons, ce n’est pas très sain), maître de port très occupé par d’autres fonctions que les siennes, absence de service : nous sommes repartis, et avons trouvé notre bonheur à Utö ! C’est aussi cela l’archipel : les mouillages possibles sont innombrables, et notre liberté de manœuvre très grande.
Curiosité : le 10 août, Daniel et Göran (je dormais) ont aperçu un hydravion au décollage : c’est, semble t’il, normal, et aucune règle particulière n’est applicable. Comme nous n’avons pas d’image de ce jour-là, je vous en montre une autre : il est courant d’avoir son bateau au pas de sa porte dans l’archipel, mais on peut aussi avoir son avion !Depuis quelques jours, je ne me sentais pas bien, et mardi, la douleur s’intensifie et la fièvre s’installe. Pas de problème : j’avais identifié avant notre départ un service du CHU de Toulouse qui consulte par téléphone les Français en mer de par le monde : nous les contactons. Devant les symptômes qualifiés de « bâtards » par le médecin, celui-ci juge qu’il est possible que je présente un problème important et qu’il est urgent de lever le doute. Il contacte les secours français qui ont des accords avec les secours suédois : un bateau léger (pneumatique très rapide) vient me chercher dans l’heure dans notre mouillage au milieu de l’archipel. J’y suis juchée comme sur une moto, exposée au vent apparent et à la bruine qui tombe, avec mon gilet de sauvetage que j’ai été priée d’enfiler. En dix minutes je suis à un embarcadère et suis transférée à l’équipage d’une ambulance qui m’emmène dans un hôpital de Stockholm. Bref, pas la version tourisme-confort, mais la version efficacité-rapidité (comme pour les services de secours français – faut dire que nous avons de la famille dans le domaine, il ne faut pas se fâcher !).
Après une attente digne de celle des services des urgences français (je ne présentais effectivement pas un cas des plus inquiétants), et après quelques tests, le verdict est rendu : rien de grave. Sans doute une manifestation plus gênante de mes bobos habituels ! Et comme mes interlocuteurs sont des urgentistes, je reçois une petite dose de pilules, et pour le reste, à moi de me débrouiller (c’est moi qui résume). Il m’est cependant recommandé d’aller voir « mon » généraliste dans le mois qui vient. Euh… ! Je suis encore en Suède pour un mois et demi ? Alors, il me faut aller voir « un » généraliste : c’est la règlementation !
Et comme le veut aussi la règlementation suédoise (et sans doute française), comme je peux sortir en marchant de l’hôpital, à moi de rentrer par mes propres moyens. Re-euh… ! C’est qu’il est minuit, que je ne sais pas où je suis, et que mon lit est sur une île à plusieurs dizaines de kilomètres… Pas d’hôtel dans le coin… Pas de téléphone (je l’ai laissé à Daniel).
Nota : le téléphone satellitaire Iridium, c’est sans doute bien, mais comme c’est cher, nous ne l’utilisons jamais, et le jour où nous en avons besoin, nous avons oublié que nous avions un !
A force d’expliquer ma difficulté, et compte tenu qu’à cette heure le service des urgences n’est plus débordé, je suppose que quelqu’un décide d’oublier le fait que j’occupe encore ma civière jusqu’à 6 heures du matin…
Et à 6 heures du matin, il fait jour ! Je peux me renseigner sur l’endroit où je suis, acheter des tickets de transport : Byzance, quoi ! Ce qui me permettra via un trajet : bus-métro-métro-train-bus (avec mon gilet de sauvetage, et pour 5 €) de rejoindre Dalarö au Sud de Stockholm le lendemain matin, où Daniel pourra amener le bateau et me récupérer...
Bilan pour moi : je suis toujours aussi malade, mais je sais que cela n’est pas grave : ce n’est pas si mal !
Et leçon : la règlementation, c’est important, mais certains cas nécessitent parfois des assouplissements…
Alors Utö a été notre point de repos : beaucoup de siestes, et de lecture attentive des notices de la pharmacie de bord. Demain sera un nouveau jour…

lundi 10 août 2009

Turku et retour en Suède

Je suis incapable de vous donner un avis tranché sur cette ville : l’ai-je aimée ? Sans doute que notre séjour a été trop court, et il était aussi mal préparé, certes…
La ville s’étire sur 3 km entre son château et la cathédrale, siège de l’église finlandaise. Les rues sont tracées au cordeau : la ville aurait brûlé 30 fois au cours de son histoire. Turku était la « capitale » de la Finlande quand celle-ci était suédoise (pendant 600 ans, et jusqu’en 1809 ou elle est devenue russe). Les Russes ont souhaité une capitale plus proche : Helsinki. La cathédrale, dont les plus anciens tronçons datent du XIII° siècle, a été rénovée après quelques incendies et l’intérieur a été recouvert d’un enduit qui ressemble fort à du ciment : impression dérangeante pour nous. Le château, de la même époque, est magnifique, superbement restauré et mis en valeur. Mais les docks, embarcadères des ferries… sont à ses pieds ! La ville a un passé nautique très riche, et un musée à la hauteur. Le port de plaisance est bien situé, et nous disposons de tout le nécessaire (même le sauna, pourtant électrique n’est pas si mal, et la WIFI fonctionne bien), mais l’accueil est frais, et les voisins discrets… du moins jusqu’à notre départ, car à ce moment, beaucoup sont venus nous saluer ?? Le bureau du tourisme est très efficace, et dispose de nombreuses brochures en français, et les touristes y sont les rois. La ville regorge de tous les produits nécessaires. Nous avons trouvé un magasin d’accastillage disposant de plus de choix que partout en France ou en Suède. Les marchés ouverts ont été conservés, et nous avons pu y acheter aussi bien notre viande, notre fromage que du renne séché et des baies arctiques. Il y avait aussi différents pains frais sans gluten, mais je suis un peu malade depuis, alors ?
Les relations avec la Suède sont toujours restées importantes, et la plupart des panneaux en ville sont rédigés au moins dans ces deux langues (heureusement pour nous : la langue finlandaise est vraiment déroutante pour quelqu’un qui ne s’y est pas préparé !). Nous rencontrerons d’ailleurs dans l’archipel de Turku un couple vivant à Helsinki qui au quotidien, pratique les deux langues. Dans l’archipel lui-même, les habitants parlent essentiellement le suédois.
Nous avons fait connaissance d’un Français immigré en Finlande depuis 40 ans, qui portait un œil sévère sur l’évolution du pays, qui se serait enrichi trop vite au cours des 40 dernières années (la Finlande est indépendante depuis 1919). Le comportement des jeunes dans la rue nous a surpris, dérangés.
Circonstances aggravantes : la vie y est nettement plus chère qu’en Suède, et le temps est orageux, trop chaud et sans vent…
Bref, nous décidons de quitter la ville vendredi 7 août, alors même que le vent ne s’est toujours pas levé… Nous aurons d’ailleurs du vent en fin de journée : deux heures de navigation facile et agréable sur une navigation de 8 heures nous feront le plus grand bien ! Et nous apercevrons en route un phoque !
Nous avons choisi sur la carte une petite île, Aspö, qui nous paraît bien placée et sympa (en lisant une carte, ce n’est pas évident d’évaluer le caractère « sympa » d’un port, mais nous n’avons pas trouvé de guide de navigation en français ou en anglais)…
Heureux choix (ou coup de pot) ! Quand nous nous présentons vers 18h, le port est plein, ce qui est étrange car les congés sont terminés et la plupart des ports (Turku, d’ailleurs) sont largement désaffectés. Mais ce n’est pas grave : d’un ponton voisin une dame nous fait signe de venir nous accrocher sur le sien. Une conversation s’engage : le ponton est privé, mais le propriétaire autorise les passagers (en fait, une boîte permet de récolter les oboles des équipages tout contents d’avoir pu s’amarrer !). Nous nous amarrons au son de l’accordéon : c’est le maître du port qui joue ! Une valse… je fais quelques pas de danse, et bientôt un couple me rejoint, puis une maman et son bébé. Il joue bientôt « adieu les soirs si calmes… » que j’ai apprise en colonie il y a quelques années : je peux l’accompagner à la voix ! Puis Daniel l’accompagnera au bouzouki, et nous finirons la soirée avec un couple de chanteurs d’Helsinki, à jouer et à chanter : pas mal !Le lendemain matin, une petite gâterie : un sauna (le prix est à la hauteur de la prestation) selon la formule traditionnelle, au bois, avec des fenêtres qui donnent sur la mer, et un ponton pour se mettre à l’eau : super, classé : *****).Et nous reprendrons la mer, tout heureux de nous être sentis acceptés par cette petite communauté.
La prochaine étape sera un lieu connu : lorsque nous nous sommes arrêtés à Åland sur l’île de Kökar sur la route vers Turku, nous avions visité le port de Karlby, situé au Sud de l’île, et réputé pour ses accès étroits et semés de hauts-fonds. Le capitaine du port nous avait rassurés : avec notre tirant d’eau, il n’y aurait pas de problème…On passe quand même par 2 m puis 1, 70m au sondeur ?? Mais d'après le "Harbour master", ces chiffres sont dus aux algues qui tapissent les fonds.
Avis aux navigateurs : dans une centaine d'année, compte tenu de l'élévation régulière des terres, l'accès au port de Karlby sera condamné sauf aux petits youyous...Alors, profitons en.
Nous étions tiraillés entre l’envie d’une navigation en rase cailloux (et un raccourci de 15 Nm), et la prudence issue d’un souvenir récent et cuisant… Mais l’envie a gagné, après une longue négociation ! La navigation ne nous a pas déçus. Toujours au moteur, car le vent été très faible (et pour une fois, cela nous arrangeait bien…). Les trois premières heures étaient relativement simples, car il y avait « du fond » mais tout de même : au fur et à mesure que nous nous éloignons de l’archipel de Turku pour nous approcher de celui de Åland, la taille des îles diminuait, ainsi que leur végétation, mais leur nombre se multipliait. Nous naviguions en permanence parmi des rocs de granit rose et des îlots couverts de lande répandus à perte de vue dans toutes les directions ! Sur un minuscule rocher, nous apercevons soudain de la vie : 3 phoques, dont un jeune se mettent à l’eau à notre approche.
Les deux dernières heures ont nécessité beaucoup d’attention : les îles ont grossi, se sont couvertes de végétation, mais les fonds sont remontés. A certains endroits notre sondeur nous indiquait que nous étions échoués, or nous avancions ?? : les herbes qui tapissent le fond étaient si denses qu’elles trompaient le sondeur… et nous stressaient !
C’est tout fiers que nous sommes arrivés au port (tout fiers et à la vitesse d’un escargot… pour le cas où !). Nous restait à nous amarrer entre des pôles (comme à Turku) : ce n’est pas notre fort, mais nous ne nous en sommes pas trop mal sortis.
Un peu de repos, une entrecôte au barbecue, et nous étions prêts pour une bonne nuit.Dimanche, c’est un son que nous avions oublié qui nous a réveillés : le vent ! Nous sommes allés capter le signal Wifi à la réception pour consulter le site de la météo suédoise : parfait pour un retour vers la Suède. La route est un peu longue et le départ un peu tardif, car nous voulons faire le plein de gas-oil finlandais et il faut attendre l’ouverture du magasin, mais nous devrions arriver avant la nuit.
Göran nous avait déjà contacté : il navigue cette semaine avec son fils, et nous avait proposé un rendez-vous pour ce soir… mais nous n’y croyions pas, en l’absence de vent. Nous reprenons espoir.
Le cheminement pour quitter le port de Karlby est tout aussi mal pavé (et plaisant), mais beaucoup plus court vers l’Est que de l’Ouest). De plus le départ se fait face au soleil. Alors, voilà les règles : compte tenu de l’étroitesse du chenal, si vous voyez une balise verte, vous la rasez en la laissant à droite ; si vous voyez une balise rouge, vous la rasez en la laissant à gauche ; si vous vous trompez de côté, vous vous échouez. Facile ? OK ! Celle-ci est rouge ou verte ? Dépéchons…
Puis, la mer paraît plus saine, mais cache toujours quelques dangers, plus espacés mais tout aussi traitres. Nous sommes de nouveau seuls en mer : nous avons laissé les autres plaisanciers dans l’archipel… Le vent est confortable, nous avançons vite au largue sous grand-voile et génois (7 à 7,5 nœuds), et il nous faut bien cela pour cette étape de 60 nautiques. Et, oh ! confort maximal, Göran et Matts nous ont préparé une petite place, à couple sur leur bateau (nous n’avons qu’à nous amarrer au leur : pas de gymnastique), et un super dîner… Elle n’est pas belle, la vie ?

jeudi 6 août 2009

Arrivée en Finlande, en voilier ou en camping-car ?

Dimanche 2 août, la journée commence doucement : pas de vent. Pourtant, si nous souhaitons aller en Finlande avant l’arrivée à Stockholm de nos enfants, il faut avancer… C’est donc au moteur que nous nous dirigeons vers notre dernier mouillage à Åland ; l’île de Kökar. D ans des conditions aussi difficiles (grand soleil, navigation aisée et moteur), nous avons bien besoin d’une pause pour déjeuner et faire la sieste. Elle se fera dans une baie bien agréable à Bönö Ön, avec la visite (de loin) d’un bateau de la douane. L’évènement de l’après-midi sera la rencontre avec deux phoques, mais de loin…
La kommun ou l’archipel de Kökar constitue le bastion le plus au Sud de Åland et de la Finlande. La végétation y est de façon générale plus discrète.Kökar compte une dizaine d’îles reliées par des ponts ou naturellement suite à la remontée du sol, et son archipel quelques centaines d’îles et îlots, pour 260 habitants. Le port de Sandwik n’accueille lorsque nous arrivons qu’une dizaine de bateaux, mais il y a de l’animation car un camping est situé au même endroit ; camping qui accueillera au moins 3 familles françaises pendant les deux jours que nous passerons à Kökar : Nous supposons qu’un guide français recommande cet endroit. Et il a bien raison ! L’endroit est surprenant, avec une plaque de granit d’une centaine de mètres de long sur 15 mètres de large servant de quai, est parfaitement adapté à l’accueil de vacanciers : location de vélos et de canoës, sauna (électrique mais dans une maison traditionnelle au bord de l’eau -classement = ****-), 8 barbecues, etc… L’ambiance y est familiale et bon enfant. L’île est située sur un trajet emprunté depuis quelques siècles entre le Danemark, la Suède et la Finlande : 40 km en vélo nous permettront de visiter les ruines d’un monastère franciscain du XV° siècle et de l’église du XII° siècle, les restes d’un campement de chasseurs de phoques datant de 3000 ans. La végétation est très différenciée : lande (et, encore !) quand le granit affleure, riche campagne cultivée, forêt. En fait d’élan (que nous continuons à chercher, nous avons vu un chevreuil (aux allures de bouquetin ??) et deux vipères écrasées.Nous en profitons bien sûr pour aller voir les deux autres abris de l’île : Helsö est joli, mais un peu triste (comme cette partie de l’île) ; Karlby, dans le village principal est superbe, et si le chenal d’accès est peu profond, le capitaine du port nous assure que nous n’aurions aucun problème : au retour ?
Mardi 4 août : un tout petit vent. Nous montons la grand’ voile, pleins d’espoir… pour la descendre une heure après notre départ, car le vent est décidément trop faible, et… face à nous… Le temps est un peu orageux, et le bateau (ainsi que son équipage sont couverts d’insectes : moucherons, abeilles, des verts, des noirs et rouges, et même… un criquet de 4 cm ! Nous décidons pourtant d’effectuer une bonne partie du chemin vers Turku. Le paysage a changé : nous sommes à l’extrémité de l’archipel de Åland, et les îles sont plus petites, plus basses sur l’eau et plus dénudées, mais aussi très nombreuses. En fait, entre Åland et Turku, nous naviguerons sans discontinuer parmi entre des îles. C’est donc après 5h30 de navigation au moteur, sous un soleil très présent, en chassant les insectes, que nous nous présentons au port de Houtsala à Norrskata au fond d’une longue baie. La baie n’accueille guère qu’une dizaine de maisons éparpillées (avec leur embarcation) et ce petit port qui est animé par le responsable d’un restaurant-épicerie-magasin de souvenirs…Un voilier et quelques bateaux à moteur sont amarrés, et des locaux viennent boire un verre et faire leurs courses. L’accueil est frais : une personne sur deux répond à notre « Hello ! », et les conversations que nous engageons tournent court. Notre hôte répond gentiment à toutes nos questions… mais pas plus ! En revanche nous disposons de tout le confort, le repas est bon et l’eau pour la baignade presque chaude. Le sauna est en réparation (dommage, il semblait bien sympa), et la wifi n’est captée que dans le restaurant (pas d’info de France Inter demain matin !) ; et le coût de la nuit est sans concurrence : 12 €, tout compris ! La lecture de la carte du restaurant contribue à notre dépaysement : la langue finlandaise n’a aucun rapport avec les autres langues européennes (sauf le hongrois ?), et lorsque nous apercevons du Suédois, il nous semble presque familier !
Il règne une ambiance de bout du monde, d’isolement étonnante alors que nous sommes si proches de la côte de la Finlande.
Ce matin, mercredi 5 août, nous avons quitté le port à 8h00 ! Il y avait grand soleil à notre lever, mais le ciel s’est pas mal couvert, de nuages rosés. Nous quittons notre abri dans un silence total, sur une mer parfaitement calme : l’atmosphère est irréelle et rosée. Nous avons presque honte de mettre notre moteur en route, mais il n’y a pas le moindre souffle d’air…Les congés des Finlandais se terminent : nous naviguons dans un espace quasi désert, quasi figé, à la fois magnifique et un peu angoissant. L’archipel est très dense, et les îles recouvertes de forêt, les îlots de granit roses, les chenaux se succèdent. Les signes de la présence humaine ne manquent pourtant pas : quelques villages, un ponton de ferry, une maison isolée (souvent discrètement posée au bord de l’eau derrière des arbres avec son bateau au mouillage), et surtout des marques de navigation : beaucoup de marques de navigation, et très variées. Le cheminement de départ est étroit, et superbe. Les rives se reflètent dans l’eau calme qui n’est troublé que par la vague créée par notre Volvo (elle est belle notre vague, non ?)Les noms sur la carte marine sonnent toujours exotiques : nous passons l’île de Tammenkanto, et la balise de Tammennokka.
Mais le sentiment d’irréalité et d’étrangeté qui nous a envahis hier soir en arrivant en Finlande (la vraie, pas sa province de Åland) se confirme. Nous passons devant une île ravagée par les cormorans… Nous nous rapprochons de la ville de Turku, le chenal fait bien maintenant plusieurs de miles de large, et nous croisons quelques signes de vie : des ferries d’abord, puis quelques bateaux de plaisance. Plus que les maisons, toujours cachées derrière les arbres, ce sont les mâts des couleurs que nous voyons sur les rives.Au final, nous n’aurons pas pu utiliser la voile ces trois jours : nous pourrions nous croire en camping-car !
A midi, nous approchons de Turku : le nombre de navires augmente, ainsi que l’animation générale. Au port, c’est un couple de belges qui nous accueillent : très sympas !
Nous espérons que l’ambiance sera chaleureuse à Turku, que nous explorerons dès cet après-midi (déjeuner et sieste sont prioritaires !).